Le président «réel» du RCD anime des conférences en Kabylie : qu’est-ce qui fait courir Saïd Sadi ?
Comme annoncé le 1er avril dernier par Algeriepatriotique, Saïd Sadi profite de la célébration du 20 Avril pour intensifier ses sorties médiatiques et se remettre au-devant de la scène en animant une série de conférences-débats dans plusieurs communes de Kabylie. Ce vendredi, il est attendu à Boudjima, daïra d’Ouaguenoun, dans la wilaya de Tizi Ouzou, où il animera une conférence-débat autour de son livre Algérie, l’échec recommencé ? Il s'agit d'un témoignage sur la genèse du combat pour l’amazighité, la démocratie et les droits de l’Homme. Un livre enrichi par un avant-propos et des documents inédits. Mais Saïd Sadi ne va pas se contenter de présenter son livre en vente depuis des mois. Il saisira, comme à chaque fois, cette occasion pour déborder sur la situation politique nationale et commenter l'actualité. Le même Saïd Sadi ira demain, samedi 23 avril, à Haizer, dans la wilaya de Bouira, pour une autre conférence-débat autour du combat pour l'amazighité et la démocratie. Sous le thème : «Avril 80 : luttes d'hier, leçons d'aujourd'hui», cette conférence est organisée par l'association de la commune de Haizer, les Amis du Djurdjura, Ighil Zougaghène et Tikboucht. Elle aura lieu au centre culturel Karou-Saïd de Haizer. Ces associations n'ont eu aucune difficulté à obtenir l'autorisation. Autrement dit, les conférences-débats animées par Saïd Sadi semblent être encouragées par le régime en place. Le redéploiement politique de Saïd Sadi à travers un réseau du mouvement associatif en Kabylie qui le met au-devant de la scène politique suscite des interrogations, y compris chez ses anciens compagnons, à l'image de Nordine Aït Hamouda. Ce dernier, qui est désormais en conflit ouvert avec son ancien compagnon de lutte, a multiplié les déclarations fracassantes et les accusations auquel l'ancien président du RCD n'a jamais répondu de façon directe. A chaque fois qu’il est interrogé par la presse, il botte en touche. Saïd Sadi semble ainsi «investi» d'une mission prioritaire et refuse d'aborder «les questions secondaires» ou «sans grande importance», nous assure une source ayant évolué dans son entourage. Pourtant, ses partisans ne manquent pas de lui demander de répondre à Nordine Aït Hamouda, qui l’a violemment attaqué, à plusieurs reprises, et contre qui il a annoncé sa décision de porter plainte pour notamment les propos qu’il a tenus sur la chaîne de télévision Berbère TV. Nordine Aït Hamouda avait même accusé Saïd Sadi de chercher à utiliser la Kabylie pour se présenter à la magistrature suprême en 2019. Une chose est sûre : ses sorties médiatiques et ses conférences sont loin d'être désintéressées.
Rafik Meddour
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