Le pacte pouvoir-zaouïas

Par R. Mahmoudi – Se faire recevoir par les chefs de zaouïa, mokaddems ou khalifas, est dans la tradition dynastique appliquée par tous les souverains et féodaux des pays maghrébins, depuis au moins le Moyen-âge. Des Zianides à Tlemcen à l’Emir Abdelkader dans les plateaux du Titteri, en passant par les rois de Koukou en Kabylie, tous les hommes de pouvoir autochtones ont sollicité la bénédiction d’une autorité religieuse. Cette dernière détenant le pouvoir transcendantal pour légitimer le règne ou le djihad, comme ce fut le cas avec le bachagha M’hammed El-Mokrani qui dut attendre la caution d’un chef de tariqa (ordre), Cheikh Aheddad, pour lancer la guerre sainte contre l’occupation française, dans la seconde moitié du XIXe. Cette zaouïa est, d’ailleurs, devenue un haut lieu de pèlerinage, depuis qu’elle a été réhabilitée avec faste durant le deuxième mandat de Bouteflika. C’est la preuve que le pouvoir religieux a toujours été, dans nos pays, au service du pouvoir séculier qui a entre les mains la force armée et une partie des ressources économiques, l’autre étant cédée par ce même pouvoir aux dignitaires religieux. La seule fois dans l’histoire où le religieux a tenté, peut-être, d’inverser l’équation, c’est à l’avènement des mouvements islamistes radicaux qui ont pris le soin, dans leur ascension, de rallier les anciennes zaouïas et d’en réduire l’influence populaire. Ce n’est pas un hasard si certaines zaouïas, notamment dans les zones montagneuses, ont servi, dans les années 1990, comme lieux de refuge aux terroristes islamistes, alors que leurs adeptes sont imprégnés de l’esprit du soufisme, qui est l’expression même de la non-violence en islam. Les plus réfractaires au déferlement du FIS avaient gelé leurs activités et certains en ont payé de leur vie. C’est dire que les zaouïas ne peuvent, dans tous les cas de figure, se concevoir que comme un instrument de pouvoir, consentant ou non.
R. M.

Comment (22)

    Algérie unie
    29 avril 2016 - 5 h 46 min

    En quoi ces zawiyates ont
    En quoi ces zawiyates ont contribué à la modernisation des esprits? Est-ce que les villes et villages dans lesquelles elles officient depuis des siècles sont plus propres, leurs adeptes plus travailleurs et respectueux des lois? Elles ne font que transmettre un « savoir « archaïque, totalement inadapté aux besoins et défis du monde moderne.Elles participent de la même essence que le pouvoir et aggravent le sous-développe Est-ce du pays.

    dziriya
    24 avril 2016 - 7 h 35 min

    personellement je ne blame
    personellement je ne blame pas nos dirigeant mais l ‘Armée A lgeriennne qui a permis la venue de ces charlatan du maroc qui ont pris le pouvoir par la force honte a toi ya gaid salah zaama patriotique tozzzz

    Anonyme
    24 avril 2016 - 7 h 14 min

    Pour moi les zawiya c du
    Pour moi les zawiya c du jahel du 7haram et obscurantisme c aussi du terrorisme politique c aussi des traitre qui au nom d allah donne virginite a des supposes chakhssiyates voleuse de l argent du peuple.
    voila je demNde a ce que les zawiya soient toute ferme a jamais…

    RAMO
    23 avril 2016 - 23 h 14 min

    Pour moi les zaouïas C’est
    Pour moi les zaouïas C’est une Djiayahalogie qui a sa place dans les Sectes c’est cela sa classification.

    anonyme
    23 avril 2016 - 22 h 22 min

    Se faire recevoir par les
    Se faire recevoir par les chefs de zaouïa, mokaddems ou khalifas, est dans la tradition dynastique appliquée par tous les souverains et féodaux des pays maghrébins, depuis au moins le Moyen-âge.
    —————————-
    svp dîtes « algérien » et non makhrebin ! y en a marre de ce truc, parlons de notre pays et seulement du notre !

    Bekaddour Mohammed
    23 avril 2016 - 19 h 23 min

    Le mot Zaouia en arabe
    Le mot Zaouia en arabe renvoie à coin, angle… Se retirer du champs qui oblige à la confrontation entre le bien, et le mal. Le Pouvoir oblige de se « salir », de faire face à tous les méandres, à naviguer dans des mers changeantes, à affronter les dangers, contre soi et contre la mission officielle. Cette histoire de Chakib Khellil et des Zaouïas est tout sauf simple !
    Les Soufis sont tout sauf des agneaux, et les politiciens hommes d’action ne sont pas que des loups, dans un théâtre d’abord peuplé de loups… Dans notre culture, cette maxime : « Sois chacal si tu ne veux pas que les chacals te dévorent »… En Occident, Max Weber s’est rendu célèbre par « Le savant et le politique »… Chez nous, le sujet le dit autrement « La Zaouia et la politique ».

    mohamed El Maadi
    23 avril 2016 - 15 h 25 min

    Je vais choqué mais les
    Je vais choqué mais les pasteurs et autre religieux commence sérieusement a me gonfler .On n’est en République et s’il ne veulent pas le comprendre et bien qu’on ferme tout ses monastères et qu’on arrête les agitateurs qui veulent déstabiliser la république en protégeant des voyous.

    Anonyme
    23 avril 2016 - 13 h 40 min

    Ibn Khaldoun procède à une
    Ibn Khaldoun procède à une analyse des groupes tribaux ; ils sont d’autant plus forts qu’ils jouissent d’une forte cohésion. Il utilise, pour en rendre compte, le concept de ‘açabiyya qui revêt un sens particulier : il s’agit d’une cohésion sociale qui repose sur les liens du sang en ligne agnatique ; les membres d’un groupe tribal se réfèrent à un ancêtre commun, réel ou fictif ; mais, si cette condition est nécessaire, elle n’est pas suffisante, encore faut-il que l’unité du groupe soit garantie par l’existence en son sein d’un pouvoir fort qui assure au groupe sa cohésion interne et lui permette d’affirmer l’autorité du groupe par rapport aux autres groupes tribaux. Un groupe tribal doté d’une forte ‘açabiyya, qui lui permettra de s’assurer de l’allégeance d’autres groupes tribaux, peut se donner le projet de s’emparer du pouvoir central et de fonder une dynastie, à condition, comme en témoigne l’histoire, que ce projet soit soutenu par une idéologie qui, dans les sociétés du monde musulman, est religieuse ; Ibn Khaldoun emploie le concept de da’wa, souvent traduit en terme de « propagande politico-religieuse ». ‘açabiyya et da’wa sont les conditions sine qua non de la prise du pouvoir par un groupe tribal, lorsque le pouvoir central est alors vacant, c’est-à-dire considérablement affaibli. Dans la mesure où toutes les conditions sont remplies, le groupe tribal peut s’emparer du pouvoir et fonder une nouvelle dynastie.

    amal
    23 avril 2016 - 13 h 06 min

    @Crois et tu comprendras (non
    @Crois et tu comprendras (non vérifié) | 23. avril 2016 – 10:43

    Tu tu veux nous faire croire que les zaouia ont été inventée par napoléon. Si je te crois volontier si tu me disais que napoléon a essayé de les manipuler, je trouve cependant ridicule toute autre insinuation. Une zaouia, comme son nom l’indique est au départ un endroit où un homme qui veut se consacrer à la foi s’isole.
    Comme les gens ont besoin de lui, à commencer par les gens qui auraient besoin d’eau ou prétextent en avoir besoin, il fut une habitude de lui demander conseil, de lui demander de l’aide, de lui demander un apprentissage et c’est ainsi que cette zaouia s’ouvre peu à peu aux gens et devient un endroit de rayonnement du savoir. Voilà comment celà a commencé. Par la suite, les jeunes qui font un séjour chez cet érudit recoivent de lui el mithaq et pourront euxmêmes enseigner dans les mosquées, par exemple. Comme les mosquées étaient plus vulnérables aux assauts des envahisseurs, les zaouias qui étaient plutôt liées à leur fondateurs avaient la capacité d’exister en eux, de ce perpétuer même indépendamment du lieu de leur création.

    lhadi
    23 avril 2016 - 13 h 05 min

    .
    En s’invitant chez la

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    En s’invitant chez la peuplade d’un autre âge, le « fujimori algérien », de surcroit escroc, s’arrange pour paraître tel qu’on le souhaite : mais, chassez le naturel, il revient au galop.
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    Ainsi à la lumière des livres que j’ai lus, à la lumière aussi des changements qui se produisent sur l’ensemble de la planète, à la lumière de l’histoire proche et moins proche de l’Algérie, je refuse de confondre la grandeur politique avec les combines du jour, les petites manoeuvres et les grands calculs.
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    Par conséquent, la réforme des intelligences et des esprits est plus que nécessaire car notre époque est celle de la négation furieuse au profit du seul étant.
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    Celle que les « taureaux à mamelles » appellent politique n’est rien d’autre que de la propagande organisée, multiple, anonyme en faveur du rien.
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    Que ce travail de discrimination soit difficile, il ne faut pas en douter, mais il est nécessaire pour se donner les moyens de saisir quelle vérité se trouve à son tour empêchée ou renoncée dans la disposition présente de la politique.
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    Nous devons tourner vers elle telle qu’elle est inscrite afin de lui donner la forme qui lui convient et qui pourrait nous aider à oeuvrer pour un état fort, une république solide, une Algérie moderne dans laquelle les phacochères n’ont aucune assise.
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    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

    Anonyme
    23 avril 2016 - 13 h 02 min

    Bien sure que ces histoires
    Bien sure que ces histoires de visite des zaouia va salir leur image.
    C’est un piège pour le zaouia.

    amal
    23 avril 2016 - 12 h 44 min

    Dans les années 80, nous
    Dans les années 80, nous critiquions les pays du golfe car chez eux les criminels appartenant aux familles riches n’étaient pas punis. Sauf les pauvres l’étaient. Ah le bon vieux temps où nous nous croyions vraiment dignes de ceux qui se sont sacrifiés pour ce pays. Puis vint le fis, cette saloperie qui nous a changé la mentalité des algériens.

    Kahina
    23 avril 2016 - 12 h 35 min

    Je me demande si Chakib n’est

    Je me demande si Chakib n’est pas en train de salir intentionnellement la réputation des zaouïas au profit du wahhabisme. Le soufisme est complétement le contraire du wahhabisme.

    amal
    23 avril 2016 - 12 h 26 min

    … Une vraie zaouia n’est
    … Une vraie zaouia n’est pas une déchetterie et chez nous, tout le monde sait qu’il ne doit y mettre les pieds que s’il est sûr que dieu lui a pardonné … Celui qui a commis une eerreur n’y est pas recu en héro, loin de là. Il doit se faire si humble que tout le monde ressente de la pitié pour lui et lui pardonne. À bon entendeur, salut!

    fatigué
    23 avril 2016 - 11 h 54 min

    d’un coté on rend hommage à
    d’un coté on rend hommage à Ben Badis ( Youm El 3ilm)
    de l’autre côté on encense les zawiyas
    normalement c’est l’un ou l’autre
    en effet Ben Badis était le plus grand ennemi des zawiyas
    alors ?
    on ne peut pas être avec le loup et en même temps avec l’agneau !

    Aziz MOUATS
    23 avril 2016 - 10 h 09 min

    Entre un passé assumé et un
    Entre un passé assumé et un avenir incertain

    Edité sur compte d’auteur, le livre « Itinéraire de la zaouia Al Chaalal » est sur les étals depuis quelques jours. Son auteur, le Dr Mahmoud Omar Chaalal n’est pas un inconnu, puisqu’il est le président de l’association nationale des zaouïa d’Algérie. Prenant appui sur des précieux témoignages ainsi que sur des bribes de manuscrits, l’auteur entame une studieuse rétrospective sur le parcours de la zaouïa qu’il connaît le mieux, celle de Sougueur, une ville située à 50 km au sud de Tiaret. L’ouvrage de 242 pages rappelle avec parfois de croustillant détails, ce que furent, il y a de cela deux siècles, les balbutiements d’une zaouïa, sous l’emprise du diktat Ottoman. On ya prend combien, l’école coranique fondée par ses aïeux, a été confrontée aux pressions du Makhzen turc pour ensuite subir de plein fouet l’implacable joug de la colonisation française. Entre les affronts des turcs et de leur relais indigènes, et les brimades et autres privations de l’administration coloniale, l’auteur nous restitue avec minutie les moindres actes de résistance des familles et des tribus autochtone, avec en toile de fond, l’apport soutenu de l’enseignement du Coran et de la langue qui le véhicule. Le lecteur se laisse guider à travers la vie de la zaouia, de ses adeptes, des chouyoukhs et de leurs apports séculaires au maintien d’une cohésion à l’intérieur de la société. A partit de sa zaouïa, le Dr Chaalal invite le lecteur à le suivre de marabouts en marabouts à travers ces hautes plaines et ces montagnes incrustées et rebelle de l’Ouarsenis. Puis à travers son propre itinéraire, il nous guide à travers les péripéties de sa scolarité au lycée franco musulman de Tlemcen et son premier contact avec la grande ville, ses habitants au raffinement avéré et ses sociétés savantes qui lui ouvriront les portes du sublime patrimoine musical andalous. Se voulant très pédagogue, l’auteur nous parlera de cette rencontre à la fois insolite et fondatrice entre son grand-père et Abdelhamid Ben Badis. Une confrontation entre « le salafisme » rigoriste de l’un et le « soufisme séculaire de l’autre, qui fera que la zaouïa de Sougueur parviendra selon les mots de l’auteur « à faire la synthèse entre les frères ennemis. Enfin, dans sa lucidité habituelle, l’auteur règle ses comptes avec les « zaouïa politiques » et refuse de s’associer aux appels à un 4ème mandant, n’hésitant pas à critiquer sans détours le patron de la zaouia «Habria » de Sidi Maarouf, non loin d’Oran qu’il accuse d’avoir « altéré la Tariqa Habria » et de « diriger de sa secte, le mouvement du groupe d’Oujda ».

    Crois et tu comprendras
    23 avril 2016 - 9 h 43 min

    Certains érudits non
    Certains érudits non dogmatisés pensent que c’est suite à la création de la loge Isis dans la chambre du roi (la zaouïa primaire) de la grande pyramide Khéops que Napoléon avait pris la décision d’envahir le centre de l’Afrique du nord. Ces mêmes érudits pensent aussi que dans sa stratégie d’invasion, Napoléon comptait beaucoup sur les confréries musulmanes de certaines zaouïas afin de l’aider à mieux administrer les indigènes pour mieux les dompter, donc les spolier.
    Il y a de ses faits historiques qui reviennent cycliquement tels ces petits corps du Système solaire comme pour faire perpétuer une situation et ce qu’entreprend actuellement Chakib Khelil est d’une sophistication diabolique qui va bien au delà d’une énième magouille du clan présidentiel.
    De la haute voltige que même l’émir Abdelkader –de la loge Pyramide- n’a rien vu venir.
    Khéops, de son vrai nom que le clergé de l’Égypte antique désigne est… Soufi 1er

    Anonyme
    23 avril 2016 - 8 h 25 min

    Les pratiques coloniale sont
    Les pratiques coloniale sont de retour dans le pays.
    L’Algérie recule d’un siècle sous la complicité de certaines presses.

    Abou Stroff
    23 avril 2016 - 8 h 01 min

    moua, avec la modestie qui
    moua, avec la modestie qui m’étouffe, considère que ces histoires de zaouïas et autres broutilles ne sont exhibées que pour endormir les tubes digestifs ambulants qui sont devenus les algériens, dans leur grande majorité.
    moua, avec la modestie qui m’étouffe, avance que dans tous les pays arriérés, sans exception possible, le pouvoir est au bout du fusil.
    par conséquent, je soutiens que le futur fakhamatouhou des algériens devra directement ou indirectement se présenter en compagnie de quelques « divisions blindées » pour prétendre à être le démiurge d’une société en déliquescence avancée.
    moralité de l’histoire: il n’y a en aucune à part que les algériens continueront à patauger dans la m…. tant qu’ils n’auront pas pris leur destin en main. mais des tubes digestifs ambulants sont ils armés pour prendre leur destin en mains?

    karimdjazairi
    23 avril 2016 - 7 h 39 min

    Quelque part, il y a donc
    Quelque part, il y a donc toujours eu séparation du religieux et du pouvoir dans notre pays depuis bien longtemps. Napoléon s en est peut etre inspiré de la réalité algérienne, pas impossible.

    En meme temps, le pouvoir, que ce soit en Algérie ou meme ailleurs en occident, ne peut se passer du religieux pour asseoir une certaine légitimité. C est parfois abusif, il faut le reconnaitre.

    Les Zaouias en Algérie demeurent un bastion contre l obscurantisme, elles ont un role à jouer dans la prévention du mal, qu est le wahabisme notamment et particulièrement, idéologie nauséabonde qui dressent les musulmans mais aussi donne une image péjorative de l Islam à l étranger.

    Pouvoir, Zaouias, un pacte intelligent, où chacun a son rôle à jouer pour la pérennité du pays.

    Anonyme
    23 avril 2016 - 7 h 36 min

    ON EST COMPLICE DE CE
    ON EST COMPLICE DE CE PIÈGE.
    A AUCUN MOMENT, LA CLASSE SOI-DISANT INTELLECTUELS N’A PRIS DE POSITION SUR CE SUJET.

    Nabuchodonosor
    23 avril 2016 - 7 h 29 min


    Et la République et la


    Et la République et la Constitution dans tout ça?

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