L’arme de la division
Par Kamel Moulfi – La période décisive des examens de fin d’année scolaire s’ouvre dans un climat social fortement perturbé dans ce secteur. L’incertitude totale pèse sur l’issue du conflit qui met aux prises le ministère de l’Education aux enseignants contractuels (plus de 25 000) qui revendiquent leur permanisation sans passer par le concours que l’administration organise pour les nouveaux recrutements, au nombre de quelque 28 000, appelés à remplacer les départs à la retraite et à faire face aussi aux besoins de la prochaine rentrée scolaire. A l’intransigeance de Nouria Benghebrit, accompagnée même d’une mise en garde contre «toute menace sur la pérennité de la scolarité», les enseignants contractuels ont opposé leur détermination à poursuivre leur action jusqu’à la satisfaction de leur revendication. Comment va évoluer la situation? La question intéresse au plus haut point les candidats aux examens et leurs parents, inquiets devant la tournure que prend le mouvement qui s’est transformé en épreuve de force en l’absence d’une volonté de trouver un compromis entre les deux parties. Depuis qu’il a commencé, le conflit n’a pas progressé d’un iota: d’un côté, l’administration prend prétexte du statut de la Fonction publique pour refuser une titularisation d’office des contractuels, et en face, les enseignants concernés qui n’ont aucune confiance dans le concours et refusent de le passer. En évoquant la prise en compte de l’expérience dans la notation pour les enseignants contractuels qui passeraient le concours, la ministre a implicitement rejoint le terrain des contestataires qui se prévalent de cette expérience. Pourquoi alors ne pas faire le pas courageux de les intégrer automatiquement sur la base de ce critère, mais aussi au vu des résultats qu’ils ont obtenus dans l’exercice de leur profession? Au lieu d’utiliser l’arme de la division contre les enseignants contractuels (entre ceux qui passent le concours et ceux qui le boycottent) avec le risque d’aggraver la tension sociale dans ce secteur fragile.
K. M.
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