L’artiste sahraouie Aziza Brahim en concert ce soir à Londres
Au moment où le statu quo imposé par le Maroc sur le dossier du Sahara Occidental reste de mise, et ce, en dépit d’une mobilisation sans précèdent des membres de la communauté internationale en faveur d’une solution juste à ce conflit qui vient d’entamer sa 40e année, les artistes sahraouis entrent en scène partout dans le monde pour sensibiliser l’opinion publique internationale sur la justesse du combat du peuple sahraoui et son droit inaliénable à l’autodétermination. L’artiste et activiste sahraouie Aziza Brahim est à Londres. Elle animera ce soir en compagnie de sa troupe un concert de musique dans l’emblématique Royal Albert Hall. Elle interprétera pour la première fois sur scène, dans une grande capitale européenne, des tubes de son nouvel album intitulé Abbar Alhamad.Une compilation de chansons traditionnelles comprenant certains titres avec des mélodies sahraouies, d’autres tubes de flamenco sur un rythme de rumba, et un répertoire proche de la musique de l’Afrique de l’Ouest, accompagnée de textes très engagés retraçant les différentes étapes du combat du peuple sahraoui durant ces 40 dernières années face à l’occupant marocain. Grandie dans un camp de réfugiés en Algérie, Aziza Brahim, qui a passé toute sa vie en exil, plus de deux décennies à Cuba, vit actuellement en Espagne, un parcours atypique reflétant les souffrances d’un peuple privé des terres de ses ancêtres. Elle saisira cette occasion de se produire devant un public occidental pour raconter l’histoire d’un peuple qui ne demande que sa liberté et son droit à l’indépendance. L’artiste sahraouie, qui devrait se produire le 29 juillet prochain à Womad Charlton Park, en Angleterre, nous a confié avant le coup d’envoi du concert de ce soir qu’elle compte faire vibrer la salle, mais surtout interpeller les membres de la communauté internationale à partir de Londres de l’urgence d’une solution au Sahara Occidental. Pour Aziza Brahim, l’occupation du Sahara par le Maroc a trop duré. Ce concert qui intervient à moins de 36 heures d’une réunion cruciale du Conseil de sécurité de l’ONU, qui se penchera sur la question du renouvellement du mandat de la Minurso, les forces de maintien de la paix dans les territoires sahraouis, coïncide également avec la publication d’un communiqué d’Amnesty International à Londres, dans lequel l’organisation de défense des droits humains appelle l’instance onusienne à inclure dans le nouveau mandat de la Minurso une disposition lui permettant de s’occuper du volet du respect des droits de l’Homme. Car selon Amnesty International, des rapports en provenance des territoires occupés du Sahara font état de graves abus et de violations flagrantes des droits de l’Homme perpétrés par les autorités marocaines.
Boudjemaa Selimia
Londres