Après les talebs, Tliba !
Par R. Mahmoudi – Chakib Khelil n’est pas seulement reçu par les cheikhs de zaouïas dans sa tournée nationale. Ce jeudi, il a été accueilli en grande pompe par le puissant député FLN d’Annaba, Baha-Eddine Tliba, un nervi des tenants du pouvoir. Les Algériens ne trouvent plus de mots pour commenter ces images de plus en plus innovantes, montrant l’ex-paria national sous toutes les coutures. Celle qui le montre avec Tliba et quelques courtisans locaux marque, néanmoins, un tournant dans ce feuilleton surréaliste. Elle nous donne, en fait, la preuve irréfutable qu’il n’y a rien de désintéressé ni de spirituel dans cette tournée marathonienne de l’ex-ministre de l’Energie, comme il s’évertue lui-même à le faire croire aux Algériens depuis son retour au pays. Tliba, à ce qu’on sache, n’est pas un taleb ! Il en est même, à dire vrai, l’antithèse. Pourquoi l’avoir, alors, choisi spécialement pour se faire recevoir par lui et, surtout, se faire prendre en photo avec ce nouveau venu en politique dans un salon d’honneur ? Tout semble être bien calculé. Tliba est celui qui, en homme de main zélé de son maître Amar Saïdani, s’était acharné, il y a quelques mois, avec le plus de hargne et de haine contre l’ex-chef des services de renseignement, le général Toufik, dans une interview à la télévision officieuse de la Présidence, sans que personne ait pu l’interpeller. En acceptant d’apparaître avec le barbouze d’Annaba dans cette posture solennelle, Chakib Khelil assume désormais très franchement son appartenance à un clan, celui des prédateurs, dont il ne se contentera pas, c’est clair, de jouer le rôle de simple courtisan. Maintenant, s’il estime être pleinement dans son rôle, qu’il cesse son pèlerinage éminemment politique dans les confréries religieuses !
R. M.
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