Chakib Khelil aux citoyens : «Travaillons ensemble pour que notre Algérie continue de vivre en paix !»
«Chers amis de Facebook, je vous remercie beaucoup pour votre soutien à ma page Facebook. Ensemble, je souhaiterais que nous travaillions pour que notre Algérie continue de vivre en toute paix et sécurité dans le cadre d’une prospérité continue et durable et d’une solidarité sans faille envers nos citoyens les plus vulnérables. Et que Dieu vous bénisse !» Ceci est le message de l’ancien ministre de l’Energie diffusé sur sa page Facebook qu’il vient de lancer. Chakib Khelil avait fait état, en effet, lors d’une interview à une chaîne de télévision privée, de son intention de recourir à ce réseau social pour une communication interactive avec les citoyens. C’est désormais chose faite. Chakib Khelil a entamé une tournée à travers le pays et choisi les confréries religieuses pour marquer son retour au bercail. Une tournée à laquelle un certain nombre de médias – conviés par ce qui semble être une cellule de communication dédiée à la campagne du ministre dont le nom est associé à l’affaire Sonatrach – assurent une couverture régulière, en prenant le soin de faire un black-out sur toute protestation ou opposition des citoyens à ses visites aux zaouïas. Le message de Chakib Khelil résonne comme une annonce solennelle pour une échéance future. Il appelle, en effet, les «amis» qui ont adhéré à sa page Facebook – un peu plus de 15 000 pour l’instant, mais leur nombre est appelé à décupler – à s’associer à son entreprise dans le but d’assurer au pays une «prospérité continue et durable». Il n’omet pas d’avoir une pensée, au passage, envers les «citoyens vulnérables» et finit son message par un «que Dieu vous bénisse !» tout droit sorti des centres spirituels qu’il fréquente depuis qu’il est rentré de son exil. Le premier message de Chakib Khelil est laconique. C’est une sorte de déclaration liminaire qui sera suivie par des discours plus détaillés dans lesquels il aborderait les sujets économiques avant de bifurquer sur les questions politiques à l’approche de l’échéance de 2019. Parallèlement à son e-activisme, Chakib Khelil poursuivra son périple à travers les zaouïas puis, lorsque les conditions seront réunies, organisera sans doute des conférences qui mueront en rassemblements. Il sera appuyé dans son action par le secrétaire général du FLN et le directeur de cabinet de la Présidence, ainsi que les partis satellites et les organisations syndicales et patronales qui ont pavé le terrain au quatrième mandat de Bouteflika. Les pièces du puzzle commencent à s’assembler. Le temps presse vu l’état de santé du président de la République et les tenants du pouvoir semblent avoir jeté leur dévolu sur Chakib Khelil pour éviter qu’un changement brusque et brutal du régime, au cas où l’état d’empêchement devait être déclaré pour une raison ou pour une autre, ne soit fatal à ceux qui l’ont mis en place et l’ont fait perdurer. S’il subsiste encore un doute sur la volonté de Chakib Khelil de briguer la fonction suprême, ce doute, en tout cas, se dissipe chaque jour un peu plus.
Karim Bouali