Un député au MAE français : la France doit faire «preuve de fermeté» vis-à-vis du Maroc
Le député du Val-de-Marne (Ile-de-France), Jean-Luc Laurent, a estimé que la France doit faire «preuve de fermeté» vis-à-vis du Maroc pour que ce dernier respecte ses engagements dans le processus de décolonisation du Sahara occidental. «Il est impératif que la République française fasse preuve de fermeté vis-à-vis du royaume du Maroc afin que celui-ci respecte ses engagements pris devant la communauté internationale vis-à-vis du peuple sahraoui», a-t-il souligné dans une lettre envoyée au ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, dont une copie est parvenue lundi à l'APS. Le député du Mouvement républicain et citoyen (MRC) a rappelé au ministre français que le cessez-le-feu entre les Sahraouis et l'Etat marocain, sous l'égide de l'Onu, prévoit l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui «qui n'a pas encore été organisé». «Ban Ki-moon, secrétaire général de l'Onu, en visite dans les camps de réfugiés, le 6 mars dernier, évoquait, à juste titre, la situation d'occupation du Sahara occidental», a-t-il ajouté. Par ailleurs, Jean-Luc Laurent a attiré l'attention du ministre sur la situation des militants sahraouis emprisonnés par le Maroc et, notamment, celle de Naâma Asfari, militant des droits de l'homme. «J'avais déjà interpellé le gouvernement en décembre 2012 concernant le sort de (Naâma) Asfari et des militants détenus depuis près de cinq ans au Maroc, suite à un procès inéquitable conduit par un tribunal militaire selon les méthodes expéditives», a-t-il rappelé. Naâma Asfari, rappelle-t-on, est un militant sahraoui des droits de l'homme qui a été condamné, par le tribunal militaire de Rabat, à trente ans de prison. Il est détenu avec 23 autres militants sahraouis appelés groupe «Gdeim Izik». Le député a demandé à Jean-Marc Ayrault si dans ses discussions avec son homologue marocain il avait évoqué le cas du groupe de «Gdeim Izik» et «quelles actions la France compte entreprendre afin de participer à la libération de ces militants politiques injustement emprisonnés et de veiller à l'application du droit international au Sahara occidental». Le 10 octobre 2010, plus de 20000 Sahraouis se sont rassemblés à Gdeim Izik, à 16 km de la capitale sahraouie occupée El-Ayoun, dans un campement, réaffirmer le droit des Sahraouis à l'autodétermination.