Des entreprises «Ansej» évoquent une politique de sabotage
Dans un courriel adressé à Algeriepatriotique, un groupement des entreprises créées dans le cadre du dispositif de l’Agence nationale de soutien à l’emploi de jeunes (Ansej) dénonce le décalage entre le discours économique prôné par le gouvernement et la réalité sur le terrain. Se référant à la politique mise en œuvre depuis deux années pour réduire les importations et améliorer la production nationale, ce groupement d’entreprises cite un cas édifiant de remise en cause de cette stratégie. Il s’agit de l’importation en grande quantité d’un produit fabriqué localement et abondamment disponible sur le marché. Il s’agit en effet de l’hypochlorite de sodium, utilisé dans la fabrication de détergents. «Pendant que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, exhorte les Algériens à redoubler d’efforts pour réduire la dépendance économique et diminuer la facture de l’importation, les services douaniers de la zone frontalière Est permettent à Henkel, leader mondial dans les détergents et la fabrication des produits adhésifs, d’importer en quantités importantes et en monnaie forte l’hypochlorite de sodium, produit à bas prix et abondamment fabriqué par les entreprises algériennes que l'Etat et les banques publiques algériens ont fortement encouragées et financées», écrit ce groupement d’entreprises qui s’élève ainsi contre ce qu’il qualifie de «laisser-aller». Mais pas seulement. Ce groupement émet des doutes sur la qualité de ce produit importé, estimant que les services douaniers sont dépourvus de moyens leur permettant de «mesurer la concentration des solutions de l’hypochlorite du sodium». C’est ainsi, ajoute ce groupement, que «les services douaniers de la zone Est laissent passer sous leur nez des quantités d’eaux, colorées et parfumées, pour être jetées dans les égouts après avoir été payées sous lettre de crédit en euros au taux bancaire officiel». Ce groupement jette ainsi un véritable pavé dans la mare pestilentielle des importations pas toujours cleans. «L’idiotie, l’incompétence, le transfert illicite et le sabotage de la production nationale inscrivent en faux les discours de Monsieur Sellal», conclut ce groupement qui lance ainsi de graves accusations contre une multinationale et soulève le problème récurrent du contrôle des importations.
Sonia Baker