Manuel Valls à Abdelmalek Sellal : «Je n’ai jamais voulu nuire à l’image de l’Algérie»
Près d’un mois après la tempête médiatique et politique qu’a suscitée son tweet d’une photo prise avec le président Bouteflika, le Premier ministre français, Manuel Valls, a appelé au téléphone son homologue algérien, Abdelmalek Sellal, pour lui expliquer le sens de son acte. L’information a été révélée par Le Parisiendans son édition d’aujourd’hui mercredi. Sous le titre «Algérie : Valls s’explique», le quotidien, qui cite des sources à Matignon, affirme que Manuel Valls a assuré M. Sellal de sa «bonne foi» en précisant n’avoir jamais voulu nuire à l’image du président Bouteflika ni encore moins à celle de l’Algérie. «A Matignon, on juge ces attaques complètement infondées. Valls, qui plaide sa bonne foi, a quand même dû se fendre d'un coup de téléphone à son homologue algérien, Abdelmalek Sellal, pour s'expliquer», écrit Le Parisien.Par cet appel, le Premier ministre français veut ainsi clore cette affaire pour passer à autre chose. C’est la première réaction officielle de Manuel Valls à la polémique suscitée par son tweet. Des chefs de partis politiques qui soutiennent le président Bouteflika ont vivement dénoncé ce tweet. En effet, dans la photo twittée, Valls, souriant, apparaissait à côté du président Bouteflika au visage livide, la bouche ouverte et l’air très mal en point. Si Valls plaide sa bonne foi, des chefs politiques en Algérie l’ont bien accusé d’avoir publié délibérément cette photo pour «se venger des responsables algériens qui ne lui auraient pas donné les contrats qu'il était venu chercher». Ahmed Ouyahia, en sa qualité de secrétaire général par intérim du RND, avait dénoncé un «comportement abject». «Lors d’une précédente intervention, j’avais dénoncé une certaine opposition intérieure qui agit en relais de l’adversité extérieure revancharde et nous venons d’en avoir une nouvelle preuve avec cette histoire de photo du président Bouteflika», avait-il déclaré, estimant qu’«en France, qui veut bâtir un partenariat d’exception avec l’Algérie, subsistent des revanchards qui ne veulent pas admettre que l’Algérie de papa est finie et que l’Algérie est bien indépendante au prix de un million et demi de martyrs». Bien plus tard, Amar Saïdani lui emboîta le pas pour redire, à peu près, la même chose. Mais M. Sellal a-t-il déjà tourné la page ?
Sonia Baker