Grèce : près de 15 000 personnes manifestent contre la réforme de retraites
Près de 15.000 personnes ont manifesté dimanche à Athènes et Thessalonique à l'appel d'organisations de gauche pour protester contre la réforme des retraites, soumise au vote au Parlement dans la soirée, a-t-on appris de source policière. Ce projet de loi qui prévoit l'augmentation des cotisations retraites et des impôts fait partie des mesures de rigueur réclamées par les créanciers du pays, UE et FMI. Les ministres des finances des Etats membres de la zone euro doivent se réunir lundi à Bruxelles pour évaluer les réformes réalisées par la Grèce en contrepartie du prêt international octroyé au pays en 2015. Le bal des manifestations a débuté dimanche en fin de matinée avec le Front de lutte des travailleurs (Pame) jugé proches du parti communiste grec KKE: 7.000 sympathisants ont défilé à Athènes et 6.000 à Thessalonique, deuxième ville grecque dans le nord du pays, selon la police. «Sécurité sociale, publique et obligatoire pour tous. La ploutocratie doit payer», était inscrit sur la banderole principale de ce syndicat. Un deuxième rassemblement à l'appel du syndicat du secteur privé GSEE ne rassemblait en début d'après-midi qu'un millier de personnes dans chacune de ces villes, selon une source policière. «Non à la dissolution du système de la sécurité sociale», «Non à la poursuite de la rigueur», scandaient les manifestants. Des milliers de sympathisants du Pame avaient manifesté vendredi et samedi à Athènes, lors de la grève de 48 heures observée dans le secteur privé et public et qui a paralysé les transports en commun. Le syndicat du public Adedy qui réclame le retrait de la réforme, prévoit une manifestation et un concert en contrebas du Parlement où depuis samedi les députés discutent ce projet de réforme. Le centre d'Athènes était bouclé à la circulation avec de nombreux policiers dans les rues. Les syndicats avaient prévu de célébrer le 1er mai ce week-end en raison de la fête de Pâques orthodoxe le week-end dernier. Toutefois en raison des vacances de Pâques et du «désespoir des gens, les rassemblements n'ont pas eu l'ampleur que nous espérions», a déploré auprès de l'AFP Maria K. Cette quinquagénaire affirme que son employeur lui doit 30.000 euros de salaire. La dernière grève générale contre la réforme de retraites avait eu lieu le 4 février et rassemblé plus de 50.000 personnes, dont 40.000 à Athènes.