Un jeune Algérien innocenté par la justice allemande dans l’affaire du harcèlement collectif à Cologne
Un jeune Algérien de 26 ans, poursuivi pour participation au harcèlement collectif dans la ville de Cologne, dans la nuit du 31 décembre dernier, a été acquitté par un tribunal allemand, lors d’un procès qui a eu lieu vendredi, a-t-on appris de source médiatique locale. Il s’agit du premier procès dans cette affaire qui a fait couler beaucoup d’encre et attisé, surtout, les sentiments de xénophobie et d’islamophobie dans ce pays. La chancelière Angela Merkel a même, dans la foulée, menacé d’expatrier tous les ressortissants maghrébins vivant sur le sol allemand en situation irrégulière, et demandé notamment au gouvernement algérien d’accepter de les réadmettre en Algérie, dans le cadre d’un protocole d’accord signé entre les deux pays en 1997 et ratifié en 2006. Le jeune Algérien mis en cause était poursuivi pour harcèlement, en compagnie d’une dizaine d’autres personnes – dont l’identité n’a pas été révélée – contre une femme dans la gare de Cologne, aux premières heures du jour de l’An. L’Algérien a nié en bloc tous les chefs d’accusation pour lesquels il a été cité, dont le vol d’un téléphone portable appartenant à la plaignante. Les juges ont démonté tous les griefs qui ont été retenus contre l’accusé qui a bénéficié d’un non-lieu. Le verdict a été rendu dans la même journée. Par ailleurs, les autorités allemandes devraient se prononcer sur un millier de plaintes pénales déposées par des citoyennes allemandes se disant victimes de harcèlements durant cette nuit du 31 décembre. Seuls neuf cas ont été traités officiellement par la justice, dont la plupart pour vol. Dans le même sillage, plusieurs organisations d’extrême droite ont manifesté ce samedi à Berlin, pour exprimer leur rejet de la politique d’immigration adoptée par la chancelière allemande, en exhibant des banderoles sur lesquels on pouvait lire : «Non à l’islam en terre allemande !» ou encore : «Merkel doit partir !» Cette manifestation fait suite à une série d’actions menées par des associations néonazies qui s’opposaient à l’accueil des réfugiés venant du Moyen-Orient et notamment de Syrie. Le gouvernement de Merkel s’était engagé à recevoir près de 1,1 million de réfugiés, des Syriens et des Irakiens pour la plupart.
R. Mahmoudi