Wassyla Tamzali : «L’affaire de Cologne est un montage»
Dans une interview accordée au quotidien Liberté,l’écrivaine et militante féministe algérienne Wassyla Tamzali s’est exprimée sur l’affaire du harcèlement collectif de Cologne, en Allemagne, dans la nuit du 31 décembre, et son instrumentalisation par la presse occidentale, en avouant qu’au départ, elle n’avait pas réfléchi, comme tout le monde, entrant dans «une espèce de consternation douloureuse». «Pendant quelques heures, j’ai cru le discours qui était monté et j’étais affectée. On accusait des gens dont j’étais proche. Les Syriens et les Irakiens étaient des réfugiés, et dans cette accusation, j’étais dedans, j’étais comprise», explique-t-elle avant de comprendre, poursuit-elle, l’espèce de meute qui a été organisée contre les réfugiés, contre les Arabes. Pour elle, il est impossible que mille femmes soient violées, dans plusieurs villes d’Allemagne, au même moment, par des réfugiés syriens et irakiens. Selon elle, tout ceci est un «montage». L’ex-directrice des droits des femmes à l’Unesco a révélé avoir subi «une forte pression» pour dénoncer l’islam, et entrer dans le concert des dénonciations. Chose qu’elle dit avoir refusé, car, selon elle, «quand on fait l’analyse de la situation, on ne peut pas dire que c’est la religion, celle-ci ne peut ni violer ni parler. On explique les choses. Les Arabes ne sont pas des violeurs. Je suis cohérente et je réfléchis, mais jamais on ne me fera peur avec l’islam, parce que ma famille était musulmane pratiquante». L’écrivaine a raconté son passage sur France Culture, où le présentateur de l’émission voulait lui faire dire ce qu’elle ne pensait pas. «Je réfléchis. Je suis d’abord une intellectuelle. L’intellectuel est celui qui est capable de penser, même si c’est à contre-courant de l’opinion dominante de la société, et même s’il pense dans la solitude. Dans ma vie, j’ai toujours été attentive à deux choses : le respect de l’autre, c’est-à-dire le rejet absolu du racisme, et le respect de la liberté et de l’égalité», a-t-elle conclu.
Mohamed El-Ghazi