Ferhat Mehenni, Issad Rebrab, Amar Saïdani, Manuel Valls : Ahmed Ouyahia vide son escarcelle
Dans sa première sortie médiatique après sa réélection à la tête du RND, Ahmed Ouyahia a vivement dénoncé les agissements de Ferhat Mehenni, qui dirige le mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie à partir de l’étranger. Le SG du RND a ainsi qualifié Ferhat Mehenni de «mercenaire à la solde d’intérêts étrangers», assurant que «les Algériens n’accepteront jamais qu’il soit porté atteinte à l’unité nationale». «Ferhat Mehenni, fils de chahid, s'est malheureusement retrouvé, à son âge, mercenaire à la solde d'intérêts étrangers», a-t-il insisté, en affirmant qu’«il existe incontestablement aujourd'hui des forces étrangères qui ont des comptes à régler avec l'Algérie et il existe aussi des Algériens qui ont pris position contre leur pays, et j’entends, par là, le MAK de Fehat Mehenni». Ahmed Ouyahia avait déjà pointé un doigt accusateur à l’endroit de Ferhat Mehenni, accusé d’apporter son «aide aux sionistes» pour faire aboutir son projet sécessionniste tout en assurant que «99% des Algériens demeurent fidèles et étroitement attachés au message de Novembre et s'élèveront tel un seul homme contre toute ingérence étrangère». Interrogé sur un autre sujet d’actualité, à savoir l’affaire du rachat du groupe El-Khabar, Ahmed Ouyahia considère que «c’est le patron du groupe Cevital qui a politisé l’affaire». «C’est lui qui a dit que ce pouvoir doit partir. Je vous rappelle que je fais partie de ce pouvoir. Je ne vais tout de même pas applaudir», a-t-il assuré, avant d’enchaîner que l’Algérie a besoin de grands capitaines d’industrie. «La presse doit rester la presse et l’homme d'affaires, un homme d'affaires», a estimé Ouyahia, précisant que «le phénomène des empires médiatiques et le monopole des médias suscitent des appréhensions dans de nombreux pays et pas seulement en Algérie». Revenant sur ses relations avec le secrétaire général du FLN, Amar Saïdani, Ahmed Ouyahia commence par souligner le message de félicitations que ce dernier lui a adressé. «Je n’ai aucun problème avec le SG du FLN qui est un partenaire politique stratégique pour nous». Ahmed Ouyahia a commenté, à nouveau, le tweet du Premier ministre français Manuel Valls, en réaffirmant qu’il était d’une «extrême indélicatesse». Mais le directeur du cabinet de la présidence de la République a assuré que cela n’allait pas affecter les relations algéro-françaises. «Ce qui a provoqué l'indignation après la publication par M. Valls d'une image du président Bouteflika, c'est l'énorme indélicatesse. Vous êtes Premier ministre d'un pays, vous êtes reçu par le président de la République et tout ce que vous trouvez à faire, c'est de publier une image du président Bouteflika», a-t-il souligné en précisant que «le tweet de Valls n'a rien montré, même si le Président n'était pas dans ses meilleurs jours». Le SG du RND a indiqué que le choix de la Suisse pour le dernier contrôle du président Boutelfika n’obéit à aucun calcul politique. Pour Ahmed Ouyahia, «la revanche sur le colonialisme c’est d'accomplir la seconde partie du message du 1er novembre 1954, à savoir construire un Etat démocratique et social, ce qui donnera à l'Algérie une voix plus forte sur la scène internationale».
Sonia Baker