La justice sollicitée
Par Kamel Moulfi – Les résultats de l’enquête menée aux Etats-Unis par Algeriepatriotiquequi a accédé aux comptes bancaires de l’ancien ministre de l’Energie et des Mines (voir article) et les informations contenues dans les derniers documents révélés dans le cadre de l’affaire planétaire «Panama Papers» font ressortir, pour le moins, de gros écarts par rapport aux récentes déclarations publiques de Chakib Khelil, non seulement sur les sommes concernées, mais aussi, comme le souligne l’article d’Algeriepatriotique,sur «le rôle central joué par un certain Omar Habour dans la gestion de la fortune des Khelil». Ces faits mériteraient d’être examinés et approfondis par la justice algérienne qui a nettement plus de moyens d’investigations que les médias et qui est sollicitée instamment et urgemment par l’opinion publique pour intervenir et faire connaître la vérité. Si cette situation perdure, le risque est grand de voir se renforcer chez l’Algérien moyen un très fort sentiment de frustration face à cette affaire qui enregistre chaque jour des rebondissements retentissants, voire, par certains côtés, rocambolesques. La justice est un des «marqueurs» essentiels de l’introduction de l’équité et de la modernité dans la société algérienne. Depuis longtemps, les Algériens ont abandonné l’idée que chacun pouvait se faire justice soi-même. De ce point de vue, l’insistance de la vox populi, dans tous les coins du pays et dans toutes les couches sociales, à solliciter la justice dans cette affaire et à lui faire confiance doit être perçue comme un bon signe. Les Algériens veulent que les normes soient rétablies pour promouvoir les valeurs qui font la force des sociétés modernes. Il est clair qu’à cette occasion, ils ont montré qu’ils revendiquent que leur pays soit régi par un Etat de droit dans lequel la justice est indépendante et constitue la garantie que nul n’est au-dessus de la loi et que chacun, quels que soient sa place dans la société et son poste dans la hiérarchie, est tenu d’agir dans le respect strict de la loi.
K. M.
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