Répondez, M. Khelil !
Par M. Aït Amara – Chakib Khelil a égrainé sur sa page Facebook une série de réalisations dans le domaine de l’énergie sous sa conduite «éclairée». Des résultats positifs qui n’auraient pas été rendus possibles sans son «intelligence», son «bras long» au sein des institutions internationales et son «patriotisme», laisse-t-il entendre. A-t-on le droit de douter de la sincérité de M. Khelil ? Sans doute pas. A Algeriepatriotique, nous ne prédilectionnons pas le lynchage ; nous lui préférons la justice indépendante, souveraine et impartiale. Mais à lire la réaction de Chakib Khelil aux révélations qui l’éclaboussent dans l’affaire Sonatrach et qui dévoilent [une partie de] ses comptes achalandés aux Etats-Unis et, plus récemment, ses nombreux biens immobiliers dont il est propriétaire au pays de l’Oncle Sam, l’ancien ministre de l’Energie voudrait presque nous expliquer qu’il serait en droit de se servir librement et impunément dans les caisses de l'Etat parce qu’il aurait «rendu service» aux Algériens. Mais le problème, c’est que Chakib Khelil veut diluer le sujet et cherche à détourner l’attention des véritables questions auxquelles il n’a toujours pas répondu. Aussi, les lui reposons-nous, dans l’espoir qu’il y réponde enfin : quid de Réda Hemche, l’omnipotent décideur sans poste précis, qui faisait la pluie et le beau temps à Sonatrach et dont ont dit qu'il serait son neveu ? Quelle relation entretenait-il – ou entretient-il toujours – avec Farid Bedjaoui, l’homme impliqué dans l’affaire Saipem et planqué, lui aussi, quelque part à l’étranger ? Que répond-il à l’ancien PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane, qui a demandé au juge une confrontation avec son ancien ministre ? Que répond-il à tous les accusés du procès Sonatrach qui ont affirmé unanimement que rien ne se faisait au sein du groupe sans son aval ? Que sait-il des dossiers qui ont conduit les principaux dirigeants de la compagnie pétrolière nationale en prison ? Considère-t-il que le dossier Sonatrach a, lui aussi, «été monté de toutes pièces» et que, dans ce cas, la justice algérienne a exécuté une parodie de procès ? Pourquoi le DRS et les médias auraient-ils donc fomenté une cabale spécialement contre lui ? Pourquoi le président Bouteflika l’a-t-il limogé, lui son ami de toujours, s’il n’avait rien à se reprocher ?
M. A.-A.
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