Benghebrit remet le député islamiste Hassan Aribi à sa place : «Vous êtes manipulé !»

La ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, a répondu, avec panache, au député islamiste Hassan Aribi, qui l’a interpellée sur l’enseignement de l’éducation religieuse à l’école. Faisant preuve d’une grande pédagogie, la ministre de l’Education a, dans une réponse écrite, donné un véritable cours à ce député islamiste qui l’accuse depuis des semaines d’avoir supprimé l’éducation religieuse du bac. «Le ministère de l’Education nationale œuvre à promouvoir l’islam en tant que religion, culture et civilisation», a assuré Mme Benghebrit qui rappelle les grands principes de la loi d’orientation sur l’éducation nationale. «Cette loi vise à renforcer le rôle de l’école comme élément de consolidation de l’identité nationale et de l’unité du peuple algérien. L’école algérienne est appelée à promouvoir les valeurs relatives à l’islam, à l’arabité et à l’amazighité, et les préserver», a-t-elle souligné dans sa réponse tout en assurant que «l’éducation religieuse que suivent les élèves à l’école, durant les différents paliers, vise à permettre aux élèves, de manière graduelle, à avoir une compréhension saine et humaine de l’islam et ses préceptes». L’éducation religieuse, poursuit la ministre, est enseignée dans le but d’assurer une meilleure intégration sociale de l’élève, renforcer la cohésion sociale, consolider les fondements de la cellule familiale et apprendre à l’enfant la culture de la tolérance, du respect et de la coexistence sociale. Elle souligne que le ministère de l’Education a maintenu le même système d’examen au baccalauréat, démentant ainsi et de manière catégorique les accusations «infondées» de ce député qui s’agite depuis des mois contre Mme Benghebrit. La ministre insiste sur le fait que son département veille sur la préservation de l’identité et des constantes nationales. «Cette campagne n’est que des rumeurs infondées véhiculées par-ci et par-là. Une campagne qui ne va pas nous déconcentrer de notre mission essentielle qui est de veiller à assurer un enseignement de qualité à nos enfants», a soutenu Mme Benghebrit qui affirme que l’éducation religieuse n’a jamais été supprimée du bac. Et le nombre d’heures consacrées à cette matière reste inchangé. «Nous n’avons nullement l’attention de la supprimer ou de la replacer par l’éducation civique comme vous le relevez dans votre question écrite», a précisé la ministre qui remet ainsi ce député islamiste à sa place en lui signifiant qu’il était manipulé. Mais la réponse de Benghebrit ne semble pas avoir convaincu cet agitateur qui a lancé une nouvelle campagne contre la ministre. Dans un appel publié sur sa page Facebook, Hassan Aribi appelle «les hommes libres au pouvoir» d’agir pour mettre fin à ce qu’il qualifie de «complot» contre l’identité nationale. Cela en ignorant totalement les réponses précises et argumentées de la ministre de l’Education qui œuvre depuis son arrivée à la tête de ce secteur à «désidéologiser» l’école et à la faire sortir des griffes des islamo-baathistes qui la contrôlent depuis de très longues années.
Sonia Baker