Emprunt obligataire : les mutuelles et les caisses à la rescousse
L’opération de l’emprunt obligataire lancée en avril dernier ne suscite pas l’engouement espéré. Et le gouvernement sollicite les organismes et les entreprises publics pour placer leur argent. C’est ainsi que le ministre du Travail, de l'Emploi et la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi, a appelé aujourd’hui à Alger les mutuelles sociales et les caisses de la Sécurité sociale à «contribuer» et à «s’impliquer» dans l’opération qui peine à démarrer malgré la grande implication des banques publiques. El Ghazi a tenté de convaincre ces caisses de mettre leur argent dans le cadre de cet emprunt au taux d’intérêt de 5%. Il a précisé que la participation des mutuelles sociales et des caisses de Sécurité sociale à cette opération permettra au pays de disposer de recettes financières supplémentaires dans le cadre de la relance économique. Le ministre œuvre ainsi à la mobilisation des structures relevant de son secteur en faveur de l’emprunt obligataire. El Ghazi considère que participer à cette opération est «un acte patriotique» et «un salut national». El Ghazi a fait ces déclarations en présence du ministre des Finances, en campagne de sensibilisation pour la réussite de l’emprunt obligataire national, le premier du genre depuis l’indépendance. Le ministre des Finances, Abderahmane Benkhalfa, a, dans ce sillage, salué l’initiative prise par le ministère du Travail, de l’Emploi et la Sécurité sociale pour inciter les organismes et les caisses relevant de son secteur. Benkhalfa se montre optimiste en affirmant que l’opération de l’emprunt obligataire au niveau national est «en bonne voie». Selon Benkhalfa, le pays amorce une étape de «grande rigueur», relevant que «même si les prix de pétrole n’avaient pas chuté, le changement du modèle de financement du développement économique allait être opéré». Le ministre a estimé aussi que le pays ne peut indéfiniment dépendre des dépenses budgétaires, d'où la mise en place d’une «gestion pragmatique à même d’effectuer un virage en douce pour changer de modèle de croissance». Le gouvernement fait appel aussi à l’UGTA pour qu’elle mobilise ses travailleurs afin qu’ils participent selon leur capacité à l’emprunt obligataire. Selon Abdelmadjid Sidi Saïd, le secrétaire général de l’UGTA, l’emprunt obligataire est «éminemment un acte politique avant d'être un acte économique». Il appelle ainsi les salariés et les mutualistes à s’impliquer dans l’opération. «Nous comptons plus de 2,5 millions de travailleurs syndiqués auxquels s’ajoutent les mutualistes, ce qui constitue un nombre important dans le cadre de cette opération obligataire», a-t-il mis en avant.
Sonia Baker