L’industrie pharmaceutique au cœur du débat au FCE
Pour la 9e édition des Débats du Forum des chefs d’entreprises (FCE), Mohamed Ayad, directeur général de la Pharmacie centrale des hôpitaux, et Hammou Hafed, directeur général de la pharmacie au ministère de la Santé, ont animé, respectivement, le débat, aujourd’hui mardi, sur la politique des pouvoirs publics en matière d’industrie pharmaceutique. Mohamed Ayad a résumé, en quelques points, les missions principales de la Pharmacie centrale des hôpitaux, en termes d’approvisionnement, de stockage et de production. Pour ce qui est de son développement, Ayad a fait savoir l’existence du plan d’extension de l’activité de la PCH, à la fois commerciale et industrielle. Sur le plan de l’approvisionnement, le DG de la PCH a indiqué que les achats en 2015 ont été de 62,9 milliards de dinars, soit un volume de 464 millions boîtes de 1. Au premier trimestre 2016, les réalisations ont enregistré un taux de 28%, soit un montant de 19,8 milliards de dinars d’achats. «Les achats sont prévus à la hausse pour l’exercice 2016 avec un taux de 12%, soit un montant supplémentaire de 7,7 milliards de dinars», a-t-il informé, en précisant que pour ce qui est du stock de sécurité pour cette année, concernant la classe cancérologie et la classe hématologie et hémostase, il représente un stock d’un montant de 10,7 milliards de dinars. Ce montant représente une part de 59% du niveau des stocks. «Bien que le besoin ne cesse d’augmenter, la PCH sait maintenir un niveau de stock constant d’environ 4 mois de couverture», a-t-il révélé. Les perspectives de la PCH en ce qui concerne la production, c’est de continuer à développer le projet de partenariat. De son côté, Hammou Hafed, DG de la pharmacie au ministère de la Santé, a axé son intervention sur l’industrie pharmaceutique en Algérie, en indiquant que 143 unités de production pharmaceutique sont opérationnelles dont 80 pour les médicaments. Pour ces derniers, Hammou Hafed a fait une analyse comparative entre 2010 et 2015. Selon lui, en 2010, le nombre de médicaments enregistrés était de 5 800 dont 1/3 était composé de produits fabriqués localement. Alors qu’en 2015 le nombre de médicaments enregistrés est de 4 269 (après assainissement de la nomenclature) dont 54% de produits fabriqués localement. La facture globale des produits pharmaceutiques en 2015, a-t-il ajouté, comprend l’ensemble des produits pharmaceutiques (médicaments, dispositifs médicaux, réactifs ou produits dentaires), qu’ils soient fabriqués, importés ou conditionnés, par des opérateurs publics ou privés, a été de 3 076 827 965 euros, dont 2 792 466 956 euros facture du médicament. «La part du médicament importé a baissé de 4,435 % pour l’ensemble des opérateurs, privés et publics (PCH et IPA). La part du médicament conditionné a baissé de 61,563% et la facture globale de l’importation de produits pharmaceutiques a, quant à elle, et pour la première fois, baissé de 7%, soit 132 541 208,50 euros. La part du médicament fabriqué a augmenté de 10,36%», a-t-il indiqué. Comment peut-on parler de production, voire d’industrie pharmaceutique en l’absence de savoir-faire, de maîtrise des process de fabrication et de technologie dans ce domaine ? Pis encore, pour parler d’une industrie pharmaceutique, il faut avoir créé d’abord une industrie chimique. Chose qui n’existe pas encore en Algérie. Les deux invités du Forum auraient pu parler plutôt de substitution à l’importation des médicaments. Ils auraient été plus crédibles.
Houneïda Acil