Chevènement : «Nous avons dissipé certains malentendus»

Le président de l'association France-Algérie, Jean-Pierre Chevènement, a indiqué jeudi à Alger que sa rencontre avec les responsables algériens a permis de «dissiper certains malentendus qui pouvaient s'être développés à partir de maladresses». «Je suis heureux de ma visite à Alger qui m'a donné l'occasion hier, de rencontrer longuement, le Premier ministre (Abdemalek Sellal). Nous avons pu faire un large tour d'horizon, dissiper certains malentendus qui pouvaient s'être développés à partir de maladresses d'exécution», a indiqué Chevènement à l'issue d'une audience que lui a accordée le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra. «Vous connaissez bien le système dans lequel nous vivons. Vous êtes des journalistes, vous savez très bien qu'un commentaire attire l'autre, les hommes politiques sont souvent friands de petites phrases, donc vous-même vous faites monter la sauce», a ajouté le président de cette association en visite en Algérie depuis deux jours. «Il y a un moment où il faut dire ‘là n'est pas l'essentie’. L'essentiel est dans les fondamentaux», a-t-il poursuivi. Relevant des «évolutions positives» dans plusieurs domaines, il a donné l'exemple des visas accordés par la France aux Algériens, dont «le nombre a atteint les 400 000 en 2015 alors qu'il était à 200 000 en 2012». Cette évolution se ressent aussi «dans les investissements français en Algérie ou algériens en France», a-t-il noté. Pour lui, «les Franco-algériens, qui sont près de trois millions, jouent un rôle extrêmement important dans le resserrement de nos liens». Chevènement a indiqué, par ailleurs, que «l'Algérie doit faire face à une conjoncture nouvelle». «Le président Bouteflika l'a dit très clairement : la diversification de l'économie algérienne est un impératif», a-t-il expliqué, estimant «que chacun peut y contribuer». Il a exprimé «la confiance dans l'avenir des relations bilatérales parce que, a-t-il dit, cela répond à l'intérêt mutuel, à l'amitié et aux affinités qui se sont créés qu'on le veuille ou non au cours du temps». «Les relations franco-algériennes peuvent être bonnes, elles peuvent être mauvaises, elles ne sont jamais banales», a-t-il indiqué en se référant à des propos du président Bouteflika, en souhaitant voir ces relations «s'améliorer constamment». Pour le président de l'Association France-Algérie, «cette amitié (entre les deux pays) est plus que jamais indispensable, parce que la France a besoin de l'Algérie et l'Algérie a besoin de la France et ensemble nous pourrons faire beaucoup mieux que séparément». Chevènement, ancien ministre français, a déclaré avoir évoqué avec Lamamra «beaucoup de sujets qui se posent dans l'environnement général : en Afrique en Europe et au Moyen-Orient». «En mettant en commun nos expériences, nos réflexions, nous pourrons parvenir à des définitions beaucoup plus fines et adaptées à la solution des problèmes», a-t-il dit. Sur la situation en Libye, il a indiqué que «l'approche algérienne nous apporte beaucoup», exprimant l'espoir «qu'ensemble, nous allons pouvoir peser d'une manière heureuse et positive pour permettre à la Libye de retrouver son équilibre dans la paix». «Il y a beaucoup de plus-value», a-t-il conclu.
R. N.
 

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