Quand une jeune musulmane donne une leçon de tolérance aux islamophobes de l’extrême droite belge
En Belgique, journaux et réseaux sociaux relaient depuis quelques jours les clichés d'une manifestation qui viennent démonter tous les stéréotypes alimentés par des discours politiques extrémistes et xénophobes qui ne cessent de gagner du terrain depuis notamment les attentats du 22 mars dernier à l’aéroport Zaventem de Bruxelles. Une leçon magistrale de tolérance et de cohabitation pacifique donnée par une jeune citoyenne de confession musulmane, âgée de 22 ans, qui a osé prendre des selfies au milieu d’une manifestation anti-islam à Anvers, et notamment devant le chef de file de l’organisation extrémiste Vlaams Belang, Filip Dewinter lui-même. La jeune fille l’a fait avec le sourire et sans exprimer la moindre hostilité à l’encontre des manifestants qui brandissaient des pancartes appelant à chasser les musulmans de ce pays, où vit pourtant une forte communauté musulmane depuis des décennies. La jeune citoyenne a ensuite fait une déclaration à la presse, en affirmant que «ce que cet homme (Filip Dewinter, ndlr) pense de mes croyances est son choix. Ce que je pense de l'islam est positif». Et de poursuivre : «Je voulais juste prouver que je suis bien en Belgique. Je suis née ici et je pense que nous devons tous essayer de nous entendre». Voilà ce qui chamboule tout le débat politique dans ce pays, dominé depuis quelques mois par les inquiétudes, réelles ou amplifiées, suscitées par la montée fulgurante des djihadistes et les risques d’attentats qui contraignent toute la classe politique, y compris les partis de gauche, à accepter les nouvelles mesures restrictives prises par le gouvernement fédéral contre les libertés publiques. Ce geste de la jeune citoyenne musulmane peut servir de déclic psychologique pour, à la fois, conjurer les peurs et libérer les esprits d’un embastillement aussi dangereux que celui qui a, pendant longtemps, enfanté dans les quartiers de banlieue de Bruxelles des terroristes internationaux. Car comme l’ont montré les attentats de Paris du 13 novembre 2015, les véritables meneurs des djihadistes étaient venus du quartier bruxellois de Molenbeek, dont Salah Abdeslam, suspect clé de ces attentats qui ont fait 130 morts. La jeune musulmane pacifique et tolérante a démontré que tous les musulmans de Belgique n’étaient pas des mutants de la trempe de ce Salah Abdeslam et consorts.
R. Mahmoudi