Agissez ou partez !
Par Kamel Moulfi – Certains journaux sont en train d'accréditer le qualificatif «mégères» que leur a attribué Bouteflika qui a toujours fait preuve de mépris envers la corporation depuis son retour aux affaires en 1998, en prévision de son premier mandat. Cette presse, actionnée pour relayer une guerre au sommet, est en train de semer la haine et de conduire le pays vers la confrontation. Devant ce grave dérapage, le gouvernement est paralysé car il est la source même de ce malaise. Si Bouteflika préside réellement, il devra intervenir pour mettre fin à cette situation qui n'est pas un jeu d'enfants, mais un chaos voulu et un parasitage à des fins inavouées. Quand l'arbitre est absent, le match doit s'arrêter et un nouvel arbitre doit officier. Les mêmes procédés sont utilisés de part et d’autre et ce qui est reproché aux uns a été pratiqué sans vergogne par les autres, dans une guerre médiatique qui, heureusement, pour le moment, n’intéresse que les acteurs principaux directement concernés qui interviennent par figurants interposés. C’est le feuilleton estival comme on en a eu par le passé, savamment alimenté et manipulé, avec la différence que celui-ci commence en avance sur la saison. Il serait, toutefois, dangereux de voir ces événements comme une sorte d’amusement pour la «galerie», c'est-à-dire le peuple qui ne veut pas sortir de son apparente indifférence pour les scènes de sérail. L’idée que la presse est manipulée soit par le pouvoir soit par les milieux d’affaires est fortement ancrée dans le lectorat. Il n’est pas nécessaire de faire un long et fastidieux travail sur le paysage médiatique depuis la fin des années 1990, pour se convaincre que la notion de presse «libre» et «indépendante» en Algérie n’est plus qu’une fiction, voire une vraie fable. Un simple survol de l’évolution de certains journaux montre leur implication directe et partiale dans des batailles politiques qui n’ont rien à voir avec la mission première de la presse qui est d’informer d’abord, d’éclairer l’opinion sur le sens des événements et de proposer les issues. Bouteflika est-il sourd à cette agitation tapageuse ? Laisse-t-il faire ou n’est-il pas informé de magouilles qui qui se trameraient à son insu ?
K. M.
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