Une académicienne britannique refuse un prix israélien d’un million de dollars
Une académicienne britannique de renommée internationale a refusé un prix israélien, une prestigieuse consécration académique, qu’elle devrait recevoir dans le courant de cette semaine. Dans un communiqué rendu public ce lundi à Londres, Catherine Hall a clairement laissé entendre que sa décision de décliner cette offre est intervenue après une série de discussions avec ses pairs académiciens, sur la question du conflit israélo-palestinien. Le professeur Hall de l’Université Collège de Londres a, en effet, refusé le prix Dan David et une récompense d’un million de dollars. «Ma décision est un geste politique et un engagement moral vis-à-vis d’une cause juste, la cause du peuple palestinien», a-t-elle déclaré, à quelques jours de la cérémonie de remise des prix, qui devrait avoir lieu à Tel-Aviv. La professeure Catherine Hall a été sélectionnée pour ses travaux dans le domaine de l’histoire, et plus particulièrement pour l’importance de ses thèses sur l’histoire sociale. L’académicienne britannique est justement considérée comme une pionnière dans ce domaine, notamment pour ses travaux sur la thématique de la race et de l’esclavage. Elle s’est aussi distinguée par son engagement énergique dans le mouvement de libération des femmes et ses travaux consacrés à l’histoire des mouvements féministes dans les années 1970.
Le Comité britannique de liaison avec les universités palestiniennes (Bricup), derrière toutes les campagnes de boycott d’Israël sur le plan académique, a applaudi la décision de Mme Hall. Il a qualifié ce geste militant d’«appui important» à la campagne du comité visant à boycotter tout lien avec les institutions académiques, politiques et culturelles israéliennes. Le groupe britannique pro-palestinien considère, dans la foulée, que par ce refus de la récompense d’un million de dollars, Mme Hall a placé les principes de défense des causes justes au-dessus de toute considération matérielle et financière.
Les intellectuels et les académiciens continuent, malgré les obstacles et les difficultés, à occuper le terrain du soutien aux causes justes, et à leur tête le combat du peuple palestinien face à l’occupation israélienne, un terrain déserté par les décideurs des grandes puissances occidentales.
Boudjemaa Selimia
Londres