Mode «habès»(*)
Par Kamel Moulfi – Que les épreuves des examens de fin d’année 2015-2016 – passage en 5e année du cycle moyen, BEM et bientôt le bac – se déroulent sur l’ensemble du territoire national dans de bonnes conditions pédagogiques, cela agace les partisans de l’Ecole sinistrée et de l’enseignement médiocre. Ce qui importe pour eux, ce n’est pas que le niveau de l’Ecole dans notre pays s’élève mais que celle-ci soit rivée aux «constantes» et, pour cela, selon leur conception, rien ne doit bouger dans le système éducatif tel qu’il a été bricolé pendant des décennies. Ils réduisent l’identité algérienne à un instrument d’enfermement de l’élève, quitte à en faire un individu «habès», pour utiliser une formule courante chez nos jeunes. Dans l’immédiat, ce que guettent ces tenants de l’archaïsme, c’est une fraude au bac d’une ampleur significative, pouvant être saisie au vol comme une arme absolue contre Mme Nouria Benghabrit, la ministre de l’Education, qu’ils ont dans le collimateur. Les médias au service d’une conception rétrograde de l’Ecole sont à l’affût de cette aubaine et prêts, sur tous leurs supports, à s’en emparer pour descendre en flammes la courageuse ministre ciblée par une propagande insidieuse qui diffuse les mensonges les plus grossiers parmi la catégorie des enseignants sensibles à l’argument religieux, pour créer l’ambiance favorable à l’assaut final. Un de ces mensonges concerne la place des sciences islamiques dans l’enseignement et dans les épreuves du bac, en particulier. Mais ce n’est pas suffisant pour déstabiliser la ministre. D’où leurs espoirs placés dans la fraude au bac. C’est dans cet esprit qu’il faut comprendre les mesures exceptionnelles qui ont été prises pour lutter contre la triche. Il ne s’agit pas de la fraude classique, propre à tous les examens dans le monde, qui invente chaque année de nouvelles ficelles pour se jouer des surveillants. Chez nous, la fraude au bac prend un sens politique quand elle est relayée par des réseaux mobilisés pour faire échouer la démarche de progrès de la ministre et faire revenir au mode «habès» notre système éducatif.
K. M.
(*) bloqué, à l’arrêt.
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