Le message de Youssef Al-Qaradawi qui confirme qu’il est le chef spirituel des groupes terroristes
Le prédicateur intégriste égyptien installé à Doha, Youssef Al-Qaradawi, vient de lancer un appel, au nom de l’organisation qu’il préside, l’Union internationale des oulémas musulmans, à l’adresse des groupes terroristes islamistes qui activent en Syrie, les exhortant à cesser de s’entretuer et à s’unir contre «l’ennemi commun» qui est l’armée syrienne. D’entrée, le prédicateur égypto-qatari écrit sur le site officiel de son organisation : «Dieu vous a confié cette mission de porter l’étendard du djihad et de défendre l’islam (…) Nous avons été très peinés d’apprendre la mort de centaines parmi vous dans un carnage provoqué par des combats entre frères de combat ayant sacrifié leur jeunesse pour ce qui leur a été promis par Allah». Cette réaction alarmée de celui qui se présente lui-même comme le «grand mufti» des groupes salafistes armés, révèle l’ampleur des pertes enregistrées dans les rangs des mercenaires islamistes, qui étaient jusqu’ici occultées par les médias dominants, lesquels médias évoquent, au contraire, des «avancées notables» réalisées par les groupes «rebelles» dans leur conquête du pays. Al-Qaradawi ne s’explique pas que ceux qui ont voué leur vie pour le «triomphe de l’islam» par le «djihad» – traduire le terrorisme – aient pu sombrer dans les «basses» conquêtes du pouvoir et du butin. Se servant de quelques versets coraniques et de hadiths portant sur le sens du «djihad», il assimile cette tendance des groupes terroristes activant en Syrie à s’affronter pour le leadership à «l’œuvre de Satan». En stratège militaire, il recommande aux chefs de deux phalanges de fusionner en toute urgence et de conjuguer leurs forces contre leur principal ennemi, tout en les prévenant contre toute «dérive» qui puisse affaiblir davantage leurs rangs. Il leur demande instamment de surmonter leurs clivages, «sommes toutes secondaires», et de ne pas décevoir ainsi la «oumma» (nation musulmane, ndlr) qui a «placé tous ses espoirs» en eux. Al-Qaradawi dit attendre «avec impatience» l’heure de la victoire (sic !). Au-delà de la portée politique ou stratégique de cet appel de cet artisan de discorde et propagateur de désordre, qui n’est pas à sa première incursion théologico-propagandiste dans la guerre en Syrie, il y a lieu de s’interroger sur cette impunité dont il se couvre pour continuer à faire l’apologie du terrorisme. Pourquoi l’organisation obscurantiste qu’il dirige, l’Union mondiale des oulémas musulmans, n’est-elle pas classée comme organisation terroriste, dans la mesure où elle incite ouvertement à «l’extrémisme violent», pour reprendre le lexique en vogue ? Quelle différence y a-t-il, sur la forme comme sur le fond, entre les messages d’Al-Qaradawi et ceux diffusés par Aymen Al-Zawahiri, le chef idéologique d’Al-Qaïda ? Aucune.
R. Mahmoudi
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