Conseil des ministres : vers la dissolution de la Commission présidée par Farouk Ksentini ?
Plusieurs projets de lois sont au menu du Conseil des ministres qui s'est tenu ce mardi, annonce la présidence dans un communiqué. Effacé de la scène médiatique depuis la visite du président de la Serbie, le président Abdelaziz Bouteflika présidera ce conseil de ministres, qui aura à se pencher sur des questions en relation avec la nouvelle Constitution adoptée le 7 février dernier. La réunion du Conseil des ministres examinera le projet de la loi organique modifiant et complétant le régime électoral, afin de pouvoir le soumettre aux deux chambres du Parlement qui aura à se prononcer à l’ouverture de la session. En effet, et en application de l’article 170 de loi fondamentale, ce projet de loi intégrera de nouvelles dispositions relatives à la création de la haute instance nationale indépendante pour la surveillance des élections. Cette instance sera présidée par une personnalité indépendante et aura pour mission le contrôle de la révision des listes électorales et la participation dans la formation des cadres des partis politiques dans la surveillance des scrutins. Cette instance, qui devrait veiller sur la transparence des élections, reste un mécanisme insuffisant, puisque les modalités de son fonctionnement et de la désignation de son président font d’elle un auxiliaire de la Présidence et un outil entre les mains de l’Exécutif. Une instance forte et efficace doit fonctionner de façon démocratique qui passe, inéluctablement, par l’élection de toutes ses instances. Selon le même communiqué, le Conseil des ministres se penchera, aussi, sur la loi fixant organisation et fonctionnement de l’APN et du Sénat, ainsi que leur relation, et ce, en application des nouvelles dispositions de la Constitution. Autre point relatif à la mise en application des nouvelles dispositions de la Loi fondamentale, notamment l’article 171, un projet de loi portant sur la création du Conseil national des droits de l’Homme sera soumis au Conseil. Cette nouvelle disposition mettra fin à la Commission nationale consultative de protection et promotion des droits de l’Homme (CNCPPDH) de Farouk Ksentini, une commission qui a toujours été assimilée au pouvoir. La question de la période estivale sera également à l’ordre du jour de manière à réunir toutes les conditions qui permettront aux Algériens de passer des vacances dans la sérénité. L’interminable projet de la nouvelle ville de Sidi Abdallah sera examiné encore une fois lors de cette réunion et discutera d’un projet de contrat pour le parachèvement des travaux de viabilisation de la nouvelle ville. La réunion du Conseil des ministres, qui coïncide avec une légère remontée des cours du pétrole, examinera également un décret présidentiel relatif notamment à des contrats de recherche et d'exploitation des hydrocarbures. Intervenant à quelques jours du mois de Ramadhan. Le Conseil des ministres sera l’occasion pour le président Bouteflika d’instruire les membres du gouvernement pour le maintien de la politique sociale avec le soutien des prix comme un geste envers les couches sociales les plus démunies, a appris Algeriepatriotique. Enfin, ce Conseil permet au chef de l'Etat de réapparaître publiquement, dans un contexte politique marqué par la persistance des doutes sur ses capacités réelles à gouverner, notamment après le fameux tweet du Premier ministre français, Manuel Valls, montrant un Bouteflika très affaibli, ce qui a aussitôt entraîné un refroidissement des relations politiques entre l’Algérie et la France.
R. Mahmoudi