Belabbas : «Le pouvoir se livre à une lutte de clans indécente»

Dans son allocution à l’ouverture de la session du conseil national de son parti, tenue aujourd’hui vendredi à Alger, le président du RCD, Mohcine Belabbas, s’est violemment attaqué au pouvoir qu’il rend responsable de la situation actuelle. D’entrée, il a pointé une «grande confusion politique aggravée par une paralysie de l’économie nationale qui menace les bases matérielles de la nation». «Tous les signaux sont au rouge, poursuit l’orateur, notamment les agrégats macroéconomiques jusque-là irrigués par la rente pétrolière.» C’est pour lui une façon de fermer la porte au débat et de «disqualifier» les opposants qui osaient tirer la sonnette d’alarme. Réservant une large partie de son discours au volet économique, le chef du RCD critique l’emprunt obligataire et notamment l’implication des mutuelles et des caisses sociales, en qualifiant que la démarche «illustre les improvisations d’un gouvernement brutalement en proie à un aveuglement qui l’a éloigné de toute évaluation critique». D’un ton plus virulent, l’orateur reproche au gouvernement de vouloir convaincre le citoyen de s'impliquer dans cette opération à pousser les barons de l'informel à bancariser leur argent, alors que les membres du gouvernement eux-mêmes préfèrent «placer leurs avoirs dans des banques étrangères ou, pour certains, dans l'offshore», accuse-t-il. Au plan politique, le président du RCD accuse le pouvoir de se livrer à «une lutte de clans indécente». «Pendant que les populations s’interrogent légitimement sur leur devenir en proie à un chaos envahissant, dira-t-il, du fait de la baisse des prix des hydrocarbures, des menaces sur notre sécurité et de l’impotence du chef de l’Etat, le pouvoir s’échine à rythmer la scène politique avec des acteurs du sérail qui vantent leur préférence américaine ou leur proximité avec la France.».Par ailleurs, Belabbas a de nouveau réclamé, à cette occasion, la libération de deux militants de son parti incarcérés depuis plus de dix mois dans la vallée du M’zab pour «délits d’opinion», insiste-t-il. Sur le volet organique, le président du parti a passé en revue les différentes activités organisées par les structures du RCD, mais évite de parler de l’avenir de la CLTD, au lendemain du retrait annoncé de Jil Jadid. «Nous avons beaucoup fait, parlant de l’opposition, dans une conjoncture de grandes difficultés et incertitudes qui ont démobilisé, voire tétanisé d’autres forces politiques. Nous savons que nous pouvons faire plus, faire mieux : ce que le RCD peut faire, personne d’autre ne peut le faire», a-t-il conclu.
R. Mahmoudi

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