Aït Hamouda : «L’Algérie est appelée à de grandes mutations»
Dans une conférence animée à Azazga, dans la wilaya de Tizi Ouzou, Nordine Aït Hamouda est revenu longuement sur tous les cheminements du mouvement national depuis l’Etoile nord-africaine à nos jours. Retraçant toutes les situations conflictuelles qu’avaient eu à subir les cadres et militants du mouvement national, il a insisté sur la situation confuse que vit notre pays actuellement, «résultat naturel de tous ces tiraillements entre les acteurs politiques d’hier et d’aujourd’hui», selon lui. Le membre fondateur du RCD a rappelé qu’«à la création de l’Etoile nord-africaine par l’immigration majoritairement issue de la Kabylie, les initiateurs, par souci de fédérer toutes les sensibilités, ont choisi un personnage issu d’une autre région et même d’une autre culture». «Cela n’a pas empêché une chasse à l’homme qu’avaient eu à subir quelques militants aguerris qui avaient posé sereinement la question de l’identité nationale en 1949, à l’image de Ouali Benaï, Amar Aït Hamouda, M’barek Aït Menguellet, Idir Aït amrane, Ali Laïmèche et d’autres militants de la cause amazighe dans un document – «Idir El-Watani» – qui pourrait être une référence même de nos jours», a insisté Nordine Aït Hamouda. Revenant sur sa présence à la réception organisée à l’occasion de la visite du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à Tizi Ouzou, l’ancien vice-président du Parlement a expliqué que «tous» ses actes politiques «sont assumés et exprimés publiquement», rappelant qu’il était porteur d’un message des cadres, acteurs politiques et citoyens de la Kabylie. S’exprimant au nom de ces représentants de la société civile, Nordine Aït Hamouda a, donc, interpellé le chef de l’Exécutif sur l’absence de tout investissement structurant et le gel des projets destinés au développement rural. Le fils du colonel Amirouche a affirmé qu’il continuera à «porter les aspirations de toute cette région qui a tant donné à la Révolution». Nordine Aït Hamouda a, enfin, réitéré son appel à la refondation de l’Etat national «en mettant fin au jacobinisme, vestige de Napoléon 1er, et l’avènement de la IIe République où toutes les voies de salut pour l’Algérie seront exposées et débattues sans arrière-pensées». «L’Algérie est appelée à de grandes mutations», a conclu l’orateur.
Ahmed Aït Ghobri/C. P.