Amar Saïdani «fuit» les Sahraouis et délègue un membre du BP aux funérailles d’Abdelaziz
Le secrétaire du FLN ne s’est pas rendu aux funérailles du président sahraoui, inhumé hier à Bir Lahlou. C’est Sadek Bouguetaya qui l’a remplacé à cet enterrement du leader du Front Polisario. Amar Saïdani nage ainsi à contre-courant de l’Etat algérien qui a dépêché les plus hautes autorités du pays à Tindouf pour rendre un dernier hommage au président de la République arabe sahraouie dont la dépouille avait été rapatriée via l’Algérie à bord d’un avion de la compagnie nationale Air Algérie. Un message fort au peuple sahraoui frère et un signe de la constance de la position de l’Algérie vis-à-vis des Sahraouis dont elle défend le droit à l’autodétermination. Tous les dirigeants du pays étaient présents à Tindouf, du président du Sénat, deuxième homme de l’Etat, au chef d’état-major de l’ANP, en passant par le Premier ministre, le président de l’APN et des membres du gouvernement. Le secrétaire général a raté l’occasion de rattraper sa bourde qui a obligé les responsables politiques du pays à rectifier le tir en réaffirmant le soutien indéfectible de l’Algérie à la cause sahraouie. Amar Saïdani avait affirmé, sur une chaîne de télévision privée, qu’il n’avait pas envie d’aborder ce dossier, car s’il devait parler, « [il] en [a] des choses à dire». Une déclaration qui avait choqué l’opinion publique en Algérie et semé le doute chez nos frères sahraouis sur les intentions de l’Algérie exprimées par le chef de la première formation politique et membre de l’alliance présidentielle. Or, les propos du secrétaire général contesté du FLN n’engageaient que sa personne. Ses propos avaient, par ailleurs, été relayés par les médias marocains à la solde du Makhzen qui avaient sauté sur l’occasion pour faire accroire à un changement de cap à Alger sur la question du Sahara Occidental. Amar Saïdani devait être présent aux funérailles de Mohamed Abdelaziz en tant que premier responsable du parti héritier du Front de libération nationale, symbole de la lutte pour l’indépendance. Son absence confirme un malaise au sein de cette formation politique vis-à-vis des Sahraouis et il n’est pas exclu, d’ailleurs, que les Sahraouis eux-mêmes aient exprimé leur volonté de ne pas voir le pourfendeur de leur cause assister aux funérailles du moudjahid Mohamed Abdelaziz.
Karim Bouali