Parlez-nous !
Par R. Mahmoudi – Encore une fois, c’est par le biais de sources médiatiques étrangères que nous autres Algériens sommes informés de ce qui nous intéresse au plus haut point. Pourtant, le gouvernement, garde des Sceaux en tête, aurait tout à gagner à donner sa propre version de cette histoire de remise de quelques prélèvements des têtes des moines de Tibhirine à une juge française. L’occasion pour le pouvoir de se racheter, par ces temps qui se gâtent, où sa popularité est au plus bas, et de redorer, par la même, l’image de l’Etat écornée par une propagande anti-algérienne qui, elle, n’a jamais fléchi. Pas un mot ; pas un commentaire. Et ce n’est pas, à vrai dire, la première occasion ratée. Certes, il y a toujours un risque, un gros, avec un gouvernement aussi gauche, qu’une mauvaise communication vienne annihiler tous les efforts menés laborieusement par les hommes de l’ombre dans cette affaire à travers laquelle des ennemis de l’Algérie veulent jeter le discrédit sur notre armée. Car il faut dire qu’en matière de communication, le gouvernement Sellal, comme la Présidence d’ailleurs, a largement démontré son incompétence. Mais de là à imposer le silence pour toutes les affaires de justice, dans un monde qui se judiciarise chaque jour un peu plus, on se demande à quoi sert la justice dans notre pays. Dans l’affaire Chakib Khelil, «on ne pas se faire justice à la place de la justice» ; dans l’affaire du rachat du groupe El-Khabar, «laisser la justice faire et (refaire indéfiniment) son travail» ; au sujet de la plainte déposée par le président de la République contre le journal français Le Monde, motus et bouche cousue ; à propos du scandale du bac, «l’affaire suit son cours», etc. On ne sait pas si Tayeb Louh est à l’aise dans cette situation ou, alors, si c’est son ombrageux et bavard chef de parti, Amar Saïdani, qui le jugule pour se réserver le rôle de justicier, lui qui accable tout le monde d’accusations à l’emporte-pièce sans jamais être inquiété.
R. M.
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