Des activistes d’extrême-droite s’apprêtent à saccager des lieux de culte musulmans en Suisse
La Suisse est depuis quelque temps agitée par une montée incontrôlée du racisme, de la xénophobie et de l’islamophobie, résultat du laxisme des autorités face à l’activisme des islamistes qu’elle héberge depuis les années 1990. Du coup, politiques et acteurs associatifs se trouvent impuissants et dépassés par l’ampleur qu’ont prise ces fléaux depuis notamment les attentats du 13 février à Paris. Equivalent de Riposte Laïque en France, l’organisation extrémiste Vigilance Islam prône, au nom de la lutte contre «l’islamisation» de la Suisse, une démarche toute aussi violente envers les musulmans vivants dans ce pays paisible. A la tête d’une meute d’associations d’extrême-droite, ces animateurs se sont mobilisés pour saccager, le 11 juin prochain, des lieux de culte musulmans récemment construits dans le canton de Neuchâtel, mais des appels à une contre-manifestation programmée par des militants écologistes d’extrême-gauche ont amené les autorités à annuler la manifestation antimusulmane. Dans un communiqué rendu public, ces associations regroupées autour de Jeunes Solidarité et Ecologie se sont réjouies de cette annulation, tout en se tenant prêtes à se remobiliser si jamais l’action prévue par les organisations d’extrême-droite était maintenue. Cela dit, de nombreux observateurs helvétiques mettent en garde contre les risques qu’entraîne un tel climat de confusion, qui ne peut profiter qu’à la mouvance dite djihadiste. Ils appréhendent une jonction entre les salafistes, qui ont trouvé le meilleurs accueil dans ce pays et bénéficié de toutes les largesses, et notamment d’une couverture politique et judiciaire soutenue, et les cellules terroristes affiliées aux nébuleuses de Daech ou d’Al-Qaïda, et qui visent aujourd’hui l’Europe. Ces mêmes observateurs ne voient pas pourquoi la Suisse serait épargnée par des projets d’attentats similaires à ceux ayant endeuillée la France et la Belgique. D’ailleurs, c’est seulement suite à ces massacres que les autorités helvétiques ont commencé à durcir leurs dispositifs sécuritaires et juridiques contre le radicalisme islamiste, en reconnaissant, pour la première fois, l’existence de cellules dormantes constituées de salafistes étrangers établis en Suisse, qui risquent à tout moment de passer à l’acte. Mais n’est-ce pas déjà trop tard ?
R. Mahmoudi