Le drame américain
Par R. Mahmoudi – Les Américains ont eu leur second «11-Septembre» hier, à Orlando. Mais même avec un nombre de victimes aussi effarant, l’identification du meurtrier – d’origine afghane et fils d’un partisan déclaré des taliban – et le message de revendication de Daech qui est tombé dans la même journée, les médias occidentaux, relayés machinalement par les nôtres, hésitent encore à parler d’attentat, préférant employer le terme plus générique de «tuerie» ou encore de «fusillade». Tous les massacres commis aux Etats-Unis depuis 15 ans sont systématiquement catalogués comme des fusillades, comme s’il y avait une véritable instruction enjoignant aux médias de ne plus jamais reconnaître l’existence du terrorisme dans ce pays. Ironie de l’histoire, ce carnage d’Orlando intervient à un moment où les parlementaires et les responsables de sécurité américains n’avaient pas encore fini de conjecturer sur l’utilité de divulguer toutes les pages occultées du dossier des attentats du 11 septembre 2001 : s’il fallait pointer l’Arabie Saoudite ou l’absoudre de son implication dans les attentats meurtriers de New York et de Washington. Au moins quatorze des dix-neuf terroristes reconnus coupables de ces attentats sont Saoudiens. On se souvient qu’au lendemain des événements, les dirigeants de la Maison-Blanche avaient désigné le lointain Afghanistan, alors sous domination talibane, comme premier bouc-émissaire, avant de s’en prendre à l’Irak de Saddam Hussein, accusé de nourrir l’idée de vouloir détruire les Etats-Unis. Aujourd’hui qu’ils ont Taliban, Al-Qaïda et son succédané Daech sur leur propre sol, on fait mine de ne rien savoir, pour ne pas avoir à avouer ses échecs et ses impuissance. C’est vraiment dramatique !
R. Mahmoudi
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