Le président turc remis à sa place par les proches de Mohamed Ali : Erdogan mis KO à Louisville
Le dernier uppercut, Mohamed Ali l’a réservé au président turc Recep Tayyip Erdogan. Le sultan néo-ottoman a, en effet, dû remonter dans son avion plus tôt que prévu. La cause ? Le financier attitré de Daech s’est vu refuser de prononcer une oraison funèbre à l’enterrement du boxeur américain, se sentant sans doute doté d’un pouvoir divin en tant que «commandeur des croyants» dans son pays. Les proches de Mohamed Ali ne sont pas tombés dans le piège qu’a tenté de leur tendre le nouveau sultan de la Sublime Porte. Ankara voulait, par cette gymnastique diplomatique teintée de religiosité, adouber le président nostalgique de l’Empire ottoman malmené par ses déboires à l’intérieur du pays et son échec cuisant en Syrie. La Turquie, que certains – nos islamistes notamment – décrivent comme un modèle économique exemplaire, commence à sentir les contrecoups de la politique étrangère hasardeuse du binôme Erdogan-Davutoglu. Les attentats terroristes sanglants qui secouent cycliquement les deux plus grandes villes de Turquie, Ankara et Istanbul, sont systématiquement imputés par le régime en place au PKK. En montrant du doigt ainsi les combattants kurdes, Erdogan absout naturellement les terroristes islamistes de Daech de toute implication dans les crimes commis sur le territoire turc et ailleurs. Accuser le mouvement terroriste Daech reviendrait à retourner son arme contre soi. Bien que les actes terroristes, qui ont fait plusieurs morts et blessés parmi la population turque, portent la signature de Daech, les dirigeants islamistes turcs mentent à leur peuple pour ne pas s’attirer ses foudres et ne pas aggraver ainsi la situation peu enviable dans laquelle ils se trouvent. Le régime d’Ankara est, en effet, accusé de corruption et est fustigé par ses propres alliés occidentaux qui lui reprochent ses graves atteintes aux droits de l’Homme et à la liberté d’expression – plusieurs journalistes sont emprisonnés. En Syrie, [ses] terroristes sont en train d’être laminés par l’armée syrienne fortement appuyée par l’aviation russe. Daech y perd du terrain et sa fin n’a jamais été aussi proche, d’autant que ce mouvement criminel essuie défaite sur défaite dans le pays voisin qu’est l’Irak. Affaibli de toute part, ce monstre entretenu par les islamistes au pouvoir à Ankara est en train de se retourner contre ses propres créateurs : Erdogan et ses services secrets qu’il a vidés de ses compétences et remplacés par ses fidèles, après la purge qu’il effectua au sein de l’armée dès son avènement au pouvoir. L’humiliation que le président turc vient de subir à Louiseville, la ville natale du grand humaniste Mohamed Ali, est un signe irréfutable de la fin de règne de Recep Tayyip Erdogan qui perd sur tous les fronts qu’il a lui-même ouverts sans être conscient des conséquences de sa politique étrangère égoïste. Combien tiendra-t-il encore face à la colère qui monte en Turquie ?
Karim Bouali
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