Réformes : appel à une instance décisionnelle tripartite
A l’approche de la réunion tripartite sur le nouveau modèle économique du gouvernement, des voix s’élèvent pour demander la création d’une instance décisionnelle qui regroupera à la fois les représentants du gouvernement, du patronat et des travailleurs. Parmi ces voix, il y a celle de Boualem M’rakech, président de Confédération algérienne du patronat (CAP), selon lequel les pouvoirs publics doivent se limiter à leur rôle de régulateur en veillant à l’application des lois de la République. S’exprimant aujourd’hui sur les ondes de la Chaîne III de la Radio algérienne, le président de la CAP estime qu’il est impératif dans le contexte actuel de travailler «ensemble» et de faire associer et impliquer tous les concernés dans ce processus des réformes économiques afin de relever le niveau et la qualité de la production nationale. Pour ce patron, le dialogue tripartite est indispensable pour la réussite de toute réforme, surtout quand elle intervient dans un contexte difficile comme le nôtre. Pour M’rakech, il y va de l’avenir du pays. Il assure ainsi que lors de la tripartite (gouvernement-patronat-UGTA), son organisation patronale va proposer un projet dans ce sens afin d’aller vers une nouvelle politique économique. La structure tripartite que réclame la CAP devra «disposer du pouvoir décisionnel». Elle aura, selon M’rakech, un rôle central dans la dynamisation de l’activité économique et la stimulation de la création de richesses et d’emplois. Pour le président de la CAP, il y a encore un préalable à l’efficacité d’une telle structure. Il estime que l’Etat doit libérer totalement l’acte d’investir. Il doit améliorer le climat des affaires et éliminer la bureaucratie qui décourage les investisseurs potentiels. Selon lui, ce qu’il faut faire c’est d’appliquer la nouvelle Constitution qui consacre ainsi la liberté d’investir et qui protège les acteurs économiques à travers notamment la possibilité qu’ils saisissent en cas de litige la Cour constitutionnelle. Le président de la CAP insiste, en outre, sur le fait que l’Etat n’a pas à s’immiscer dans l’activité économique. Il doit, selon lui, superviser de loin et laisser l’entreprise être au cœur de la production de la richesse. Il est à rappeler que la tripartite qui aura lieu dimanche prochain va débattre essentiellement du nouveau modèle économique que propose le gouvernement pour sortir graduellement de la dépendance totale des hydrocarbures.
Sonia Baker