Le ministère de l’Intérieur dresse un bilan négatif de la gestion financière des wilayas et des communes
Le directeur général des ressources et solidarité financière locale au ministère de l’Intérieur a indiqué que «la conception du développement local s’est traduite par des résultats sans rapport avec les efforts financiers de l’Etat, car les équipements programmés et réalisés n’ont privilégié que la fonction sociale, occultant, de ce fait, la fonction économique». Intervenant lors d’un débat organisé par le FCE consacré aux collectivités locales dans le développement économique, Azzedine Kerrar a relevé que «cette politique a réduit les collectivités locales, wilayas et communes, à un simple rôle destiné à la prise en charge de certains services publics de base en s’appuyant essentiellement sur l’intervention du budget de l’Etat». Pour ce haut responsable du ministère de l’Intérieur, «les constats établis dans ce cadre, aussi bien pour les wilayas que pour les communes, montrent à l’évidence que malgré l’intervention financière musclée de l’Etat, les collectivités locales n’ont malheureusement pas orienté ces fonds vers la valorisation et la rentabilisation des richesses multiples dont elles disposent». «Le rôle de la commune se limite beaucoup à la mission d’état civil et de l’hygiène», a encore affirmé M. Kerrar qui note que les collectivités locales et plus particulièrement les communes «ont vu leurs charges et leurs dépenses s’accroître démesurément, au fur et à mesure de l’augmentation des enveloppes dégagées sur le budget d’équipement de l’Etat». La crise liée à la chute du prix des hydrocarbures et les conséquences sur le budget de l’Etat a amené les pouvoirs publics à changer de discours et de stratégie, a précisé le directeur général des ressources et solidarité financière locale. «Désormais, a-t-il affirmé, on parle plus que jamais de la création de richesse, du rôle économique des collectivités locales et de la valorisation de richesses multiples et avérées dont elles disposent». Il a relevé un certain nombre de contraintes qui retardent l’investissement, dont les difficultés rencontrées par les wilayas pour récupérer un potentiel non négligeable en foncier. «Ce problème, a-t-il relevé, est d’autant plus compliqué à traiter lorsque les bénéficiaires détiennent du foncier en toute propriété ce qui nécessite, obligatoirement, le recours à la justice», s’agissant des terrains cédés avant 2008 dans le cadre de l’investissement où les propriétaires sont en possession de livrets fonciers. Il a relevé également le retard accusé dans les opérations du cadastre, la délivrance des permis de lotir et, parfois, en raison de l’octroi du foncier non assaini au préalable. M. Kerrar a pointé du doigt le détournement de biens de leurs vocations, citant, entre autres, l’implantation d’activités autres qu’industrielles au niveau des zones industrielles et zones d’activités, la présence d’indus occupants au niveau des zones industrielles et des zones d’activités, l’implantation anarchique d’activités industrielles et le désintéressement des opérateurs à participer à l’entretien des zones industrielles.
Lina S.
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