Nos responsables : entre mensonge et contradictions
Par Z. Benmokhtar – Le gouvernement algérien peine à parler d’une seule voix pour instaurer et maintenir une véritable cohérence de sa politique au sein du groupe, quelle que soit sa nature. En 2014, Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères, présidant à Alger une réunion de coordination avec les cadres centraux du ministère et les représentants des différents secteurs concernés par les préparatifs de la dix-septième conférence ministérielle du Mouvement des pays non alignés, assurait que les centres d’intérêt du groupe (Mouvement des non-alignés), qui compte 117 pays, sont la démocratie, le désarmement, le développement économique et social et la paix mondiale. Vite contredit par Abdelaziz Benali Chérif, porte-parole du ministère, qui fait une déclaration, pour le moins inaccoutumée, devant un parterre de journalistes, en marge d’une conférence sur l’histoire du Mouvement des non-alignés (MNA), indiquant que le groupe comptait 119 pays, ce qui contredit les propos du chef de la diplomatie algérienne. Tahar Khaoua, quand il était ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement se révoltait contre Amar Saïdani, suite à une déclaration qu’il a faite à Zéralda, sur un probable remaniement ministériel et le contredit sur la nomination du chef du gouvernement. « Désigner un chef du gouvernement est une prérogative absolue du président de la République », lançait-il sur les ondes de la Radio nationale. Pour lui, l’article 86 de la nouvelle Constitution stipule que «le président de la République nomme le Premier ministre après la consultation de la majorité parlementaire». Ce texte a été «mal interprété par les auteurs de la spéculation». Il n’a jamais été question que la majorité décide «à la place du Président», poursuit Khaoua. Le Premier ministre Abdelmalek Sellal, qui présentait le projet de révision de la Constitution devant la commission élargie du Parlement, réunie au Palais des nations, saisi par des parlementaires sur l’article 51 qui interdit aux binationaux d’occuper de hautes fonctions politiques, affirmait «qu’un projet de loi va définir clairement les postes sensibles concernés par l’article 51», reprochant à une «certaine presse de donner une mauvaise interprétation à l’article 51», allusion faite à l’explication qu’a donnée Ahmed Ouyahia, directeur de cabinet du président Bouteflika. Dernière contradiction en date, Noureddine Bouterfa, alors PDG du groupe Sonelgaz, déclarait le 5 juin dernier devant la presse à l’occasion de la présentation de la synthèse des activités des sociétés du groupe pour l’exercice 2015, que «le groupe Sonelgaz est en négociations avec des créanciers étrangers pour contracter des crédits afin de financer ses investissements», et «n’a d’autres choix que d’aller vers l’endettement extérieur », tout en annonçant d’autres augmentations des tarifs d’électricité et du gaz afin d’assurer l’équilibre financier de son groupe. Alors qu’on ne s’y attendait pas, ce même Bouterfa, devenu ministre de l’Energie, rectifie le tir, à partir de Tipasa, et écarte l’éventualité d’une hausse des produits énergétiques de large consommation, durant cette année 2016. «Une hausse des prix des produits énergétiques (gaz, électricité et carburant) est complètement exclue pour cette année 2016», affirmait-il dans une déclaration à la presse. Pour comprendre les raisons de ces contradictions, il faut voir du côté de l’organigramme du gouvernement, ou paraît-il, il n’existe aucune structure chargée de faire la coordination entre les différents secteurs, à l’exemple du porte-parole du gouvernement, poste qui existait auparavant et qui a été ou supprimé ou mis au placard. Il faut savoir que la réussite de la coordination gouvernementale dépend de l’implication et de la répartition des tâches entre ses différents acteurs (ministres, cabinets ministériels, services administratifs, etc.).
Z. B.
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