Hillary Clinton : une candidate favorite à l’élection présidentielle américaine «achetée» par le Makhzen
Dans un long article très documenté et à l’intitulé significatif, «Campagne marocaine pour influencer Hillary Clinton et d’autres dirigeants américains» – comprendre «corrompre» –, le média américain Intercept, qui cite des informations obtenues auprès du ministère américain de la Justice, montre comment le Maroc a utilisé des lobbyistes pour influencer la politique extérieure des Etats-Unis pendant le mandat d’Hillary Clinton comme secrétaire d’Etat, puis pour soutenir la candidature de celle-ci à l’élection présidentielle de novembre prochain. Il est clair que l’élection d’Hillary Clinton à la Maison-Blanche serait une catastrophe pour l’Algérie. Les informations données par Intercept indiquent que le Makhzen a longtemps cherché à influencer la famille Clinton sur les relations Etats-Unis-Maroc, en particulier à propos de la question de la décolonisation du Sahara Occidental, en ayant recours à de soi-disant consultants et des think tanks. Il cite le recrutement de Justin Gray, un membre du super-comité d’action politique de Clinton (Super PAC), appelé Priorities USA Action, en tant que lobbyiste, qui aurait été payé par le Makhzen 25 000 dollars par mois, un montant qui représente, précise Intercept, environ un tiers du budget annuel de fonctionnement de son cabinet-conseil. Gray et deux autres lobbyistes employés par son cabinet Global Advisors et recrutés également par le Makhzen, Ed Towns et Ralph Nurmberger, ont fait des dons à la Super PAC d’Hillary Clinton. Le média américain rappelle l’affaire de la fondation Chelsea Clinton qui avait accepté un financement de plus d’un million de dollars de la part d’une société contrôlée par le roi du Maroc pour l’organisation d’un événement de cette fondation à Marrakech en mai 2015. On comprend pourquoi les deux Clinton, Bill et Hillary, passent leur temps à faire l’éloge du Maroc et de Mohammed VI, le présentant comme pays démocratique, et un leader et un modèle dans la région. Hillary Clinton, à l’époque où elle était secrétaire d’Etat, avait demandé le soutien du Maroc pour appuyer la position américaine dans la guerre menée par les groupes terroristes contre la Syrie. Elle voulait que la Ligue arabe empêche la diffusion des programmes de la télévision publique syrienne par les satellites et réseaux arabes sous prétexte de «mettre un terme à de fausses images» et à «de la propagande». Les documents cités par Intercept et dont la véracité n’a pas été contestée par les personnalités concernées, montrent un degré très élevé de complicité entre le Makhzen et Hillary Clinton. Une victoire de cette dernière à l’élection présidentielle américaine prévue en novembre 2016 augurerait de perspectives mauvaises pour l’Algérie dans ses relations avec les Etats-Unis. Il est sûr que l’arrivée d’Hillary Clinton à la Maison-Blanche signifiera un alignement complet de la position américaine concernant le Sahara Occidental sur la thèse marocaine qui privilégie une solution du conflit à travers le statut d’autonomie qui serait accordé à ce territoire et non pas le référendum d’autodétermination qui consacrerait le droit du peuple sahraoui à l’indépendance.
Houari Achouri
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