Vers une «refonte totale» de l’examen du baccalauréat

67641.jpg

Le baccalauréat fera l’objet d’une «refonte totale», qui sera soumise «prochainement» au gouvernement, a affirmé jeudi à Alger, l’Inspecteur général du ministère de l’Education nationale, Nedjadi Mseguem, se félicitant du «bon» déroulement des épreuves partielles de cet examen. «La refonte du baccalauréat a démarré longtemps mais elle se précise avec ce qui se passe dans les réseaux sociaux. Le système actuel a montré ses limites, il y a lieu d’aller vers une réforme totale de l’examen (…) Tout le système d’évaluation nationale, archaïque et traditionnel, est à revoir», a déclaré M. Mseguem, sur les ondes de la radio nationale. Soulignant qu’il s’agit d’un «dossier ouvert», la refonte annoncée toucherait, selon lui, l’ensemble des épreuves, à savoir le nombre d’heures, la durée et le contenu des épreuves, les coefficients des matières, le contrôle continu, la possibilité d’aller vers des épreuves anticipées, les guides d’élaboration des sujets ainsi que la formation des inspecteurs en charge de la préparation des sujets. Parmi ces nombreux aspects, il a évoqué en particulier la nécessité de rectifier «l’anomalie» touchant la pondération des coefficients des matières et consistant à ce que le coefficient d’une matière complémentaire soit supérieur à celui de la matière essentielle. «Plusieurs hypothèses ont été débattues en intra-muros en associant les syndicats et les parents d’élèves», a-t-il ajouté, informant de l’existence «déjà d’un consensus» autour de la réduction de la durée des épreuves, à savoir aller à trois jours au lieu de cinq. M. Mseguem a fait savoir, dans ce contexte, que la ministre de l’Education «a suggéré des ateliers qui intégreront plusieurs autres départements ministériels pour mieux réfléchir et baliser toutes les idées que pourrait porter le débat». La finalité étant de parvenir à un schéma de réformes qui sera proposé «prochainement» au gouvernement, soit avant la prochaine rentrée scolaire, prévue en septembre, a-t-il soutenu. Invité à commenter le déroulement des épreuves partielles du baccalauréat qui prennent fin aujourd’hui, le représentant du ministère s’est félicité de ce qu’elles aient lieu «dans de très bonnes conditions» et qu’elles n’aient pas été émaillées par «le phénomène des fuites des sujets» comme ce fut le cas pour l’examen initial. «A aucun moment, il nous a été révélé par les services de sécurité qui nous accompagnent dans la surveillance de ces épreuves qu’il y a eu fuite», a-t-il assuré, qualifiant, par ailleurs de «normal», le taux d’absentéisme ayant caractérisé le baccalauréat bis (10%). «Chaque année, le taux dépasse le tiers. Pour cette session nous sommes à 32,35 %, ce qui n’est pas un taux exagéré», a-t-il argumenté, qualifiant, en revanche, de «légèrement supérieur» le taux d’absentéisme observé chez les candidats ordinaires (1,32 %), comparativement à la session précédente (0.92%). «Toutes les épreuves fuitées ont été refaites, ce qui constitue un élément de validité du baccalauréat pour cette année», a-t-il rétorqué s’agissant de la «crédibilité» de cet examen, ajoutant qu’il n’était pas «logique» de refaire les matières non fuitées. Interpellé sur la responsabilité de l’Office national des examens et concours (ONEC) dans les fuites ayant entaché l’examen initial, l’Inspecteur général a rétorqué : «Je ne peux pas affirmer que la faille réside au niveau de l’ONEC et l’on ne peut incriminer personne. Mais ce qui est certain, c’est qu’il y a des dysfonctionnements nécessitant d’apporter de grands changements. L’Onec doit aller vers une refonte totale». Rappelant que plusieurs personnes sont impliquées dans cette affaire à l’échelle nationale, il a précisé que le dossier «n’est pas encore clos» et que « la justice tranchera bientôt».

R. N.

Comment (15)

    lhadi
    24 juin 2016 - 16 h 25 min

    Je plaide pour une politique
    Je plaide pour une politique qui puisse faire de la jeunesse et de l’éducation la priorité de la Nation.

    Dans cet esprit, la ministre de l’éducation nationale se doit d’engager une loi d’orientation et de programmation pour refonder l’école de la république dont l’objectif majeur est de favorisé la réussite de tous.
    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

    Anonymous
    24 juin 2016 - 13 h 41 min

    Mseguem pour informer est de
    Mseguem pour informer est de tlemcani et était ex directeur de l’éducation de cette wilaya…Benghabrit fait du bouteflika elle aussi et c’est surtout pas de cette manière que ce secteur évoluera puisque la notion de ‘compétence  » est intimement liée au lieu de naissance..

    Abou Stroff
    24 juin 2016 - 8 h 44 min

    le système éducatif étant,
    le système éducatif étant, par définition, un appareil idéologique au service des couches dominantes ou si on veut être moins pédant, au service de l’Etat, n’est il pas plus pertinent de s’interroger sur le « projet de société » visé par ceux qui nous gouverne? si l marabunta qui nous gouverne et dont le parrain du moment est kouider el mali (qui sera peut être bientôt remplacé par gaïd salah) veut que l’école produise des abrutis qui ne pensent pas mais agissent comme de simples tubes digestifs ambulants, il n’y a pas lieu de réformer la présente école: elle assure pleinement le rôle qui lui est assigné. par contre, si nous voulons que notre école produise des individus qui réfléchissent et qui soient ni décérébrés ni déshumanisés par une vision archaïque de la religion (ou par la religion tout court) alors, il n’y a qu’une solution et une seule: il faut déclencher la révolution pour détruire le système basé sur la distribution de la rente et sur la prédation qui nous avilit et nous réduit à de simple tubes digestifs ambulants et rien d’autre.

      abcd
      24 juin 2016 - 11 h 33 min

      tu en as encore beaucoup, des
      tu en as encore beaucoup, des aphorismes de cette trempe à nous reveler

        Abou Stroff
        24 juin 2016 - 12 h 58 min

        non missiou abcd, je vous
        non missiou abcd, je vous laisse le soin de nous informer sur de nouveaux apophtegmes vu que vous semblez posséder la science infuse. PS: au fait, avez vous quelque chose à dire si le sujet de l’e-cool algérienne?

    Omar
    24 juin 2016 - 0 h 44 min

    LA SOLUTION :

    LA SOLUTION :

    Madame la Ministre de l’Education Nationale,
    Je propose une modeste contribution pour la réforme du système éducatif en Algérie, cette réforme est inspirée du système éducatif américain :
    01 année de maternelle + 12 ans d’études, soit en tout 13 années de l’âge de 5 ans jusqu’à l’âge de 18 ans.Ces 13 années d’études seront sanctionnées par un Certificat d’Enseignement Secondaire Général (CESG) (pas de filières). L’examen du CEGS est organisé par un Office Indépendant dépendant directement du Ministère de l’Education Nationale
    Pour rentrer à l’université, les élèves doivent en plus de la moyenne du CEGS, passer des concours spécialisés organisés par un Office Indépendant dépendant du Ministère de l’Enseignement Supérieur.
    Comme ça, il y aura égalité des chances pour tous de choisir la spécialité que l’on veut à l’université, que ce soit sport , physique, journalisme, médecine, droit, théologie, etc …
    Un bon système éducatif doit tenir en compte de la Motivation de l’Elève, chose qui est malheureusement totalement ignorée chez nous en Algérie …

      timour
      24 juin 2016 - 13 h 59 min

      Réformé la système éducatifs
      Réformé la système éducatifs ?
      Grosso modo le système éducatif américain peut paraître digne d’intérêt, je pense toutefois qu’il correspond à un type de société et de mentalité que nous ne connaissons pas ici. Cependant, admettons qu’il soit transposable. Dans le détail, chaque état des E-U définit son système éducatif, chaque comté gère ses écoles en toute liberté dans le cadre fédéral (très large) d’un point de vue organisationnel, et même au niveau d’une ville petite ou grande, les écoles n’ont pas la même efficacité du fait qu’elles sont subventionnées en grande partie par des impôts locaux. Si l’école se trouve dans un quartier riche: pas de problème, mais dans un quartier pauvre, c’est la galère. Conclusion : c’est un système inégalitaire vu son financement et il existe plusieurs types d’école. Considérons les enseignants. La liberté est laissé à chaque état de définir leur mode de recrutement, il n’y a pas d’examen de niveau national. Cela a pour conséquences une disparité importante dans les résultats scolaires nationaux. Cela fait l’objet de revendications de leur part : avoir un mode de qualification national de haut niveau avec une rémunération décente. On peut constater que déjà là, l’égalité des chances, à la laquelle vous aspirez, est malmenée. A mon avis ce système est difficilement transposable ici, vu ces quelques considérations. On pourrait aussi parler de la conception des programmes scolaires définis par des organismes privés; on peut aussi évoquer le pragmatisme dont ils font preuve dans la pédagogie : ce qui marche est généralisé, on élimine ce qui est non performant ; c’est un système décentralisé très difficilement applicable à l’Algérie, etc …
      Il serait plus efficace de partir de la situation actuelle de l’E.N. en Algérie, d’en analyser ce qui est positif et ce qu’il faut éliminer. Ce sont les « forces vives » de la nation qui sont à même de déterminer la direction qu’il est nécessaire de prendre. Et c’est à Mme la Ministre d’en assumer la synthèse. C’est au citoyen conscient de l’enjeu de la soutenir. Cela ne sert à rien d’obtenir un Bac si celui-ci n’est pas en phase avec le monde moderne dans lequel nous sommes, tant au niveau des connaissances, que des compétences et de la culture mondiale. Qu’est-ce qu’un pourcentage de réussite au Bac ? Un mirage si les titulaires n’ont pas le niveau requis pour aborder l’enseignement supérieur et/ou n’ont pas les capacités intellectuelles ni civiques pour s’adapter au monde nouveau qui s’ouvre à eux. Et pour le faire évoluer. Donc comptons sur notre intelligence et notre volonté !
      A propos de la motivation des élèves, permettez-moi de vous dire Omar que celle-ci vient avant tout de l’instituteur ou du professeur qui enseigne… et c’est un vieil instituteur qui vous l’affirme.

    Youcef l'Asnami
    23 juin 2016 - 21 h 03 min

    Il faut rajouter à cela la
    Il faut rajouter à cela la nature des épreuves Ya Si Mseguem ! Au moins pour les filières scientifiques, et pour ce qui est des épreuves de Maths, Physique chimie et Sciences biologiques, il me semble aberrant de ne faire appel qu’aux épreuves mobilisant la mémorisation. Les temps ont changé ! Pour les Bac à dominante « scientifique », on ne peut se limiter à la restitution des connaissances. Il s’agit aussi d’évaluer des savoir- faire dans des domaines variés dans des épreuves orales, pratiques ou écrites relatives à des concepts ou d’études de cas. Autrement dit, il faudra évaluer l’organisation de la pensée chez le candidat dans tous ses aspects : capacité à interpréter, mettre en relation, déduire, argumenter, critiquer…
    En 2011, dans le cadre d’une expérimentation, des candidats au Bac danois ont été autorisés à composer en ayant accès en salle à internet pendant l’examen. Seules les messageries instantanées et les courriers électroniques étaient interdits pour éviter tout contact avec un autre candidat ou un toute autre personne capable de « souffler » des réponses. Hada makane.. L’expérience a été concluante ou Allhou Ya 3lem elle a été reconduite. Sans aucun problème. Parce que les pédagogues danois estiment que « le raisonnement prime sur le savoir et que l’ordinateur fait désormais partie intégrante de la vie des élèves ».
    Certes cela n’éliminera pas le problème de fraudes qui a pourri la vie de nos candidats au Bac, mais aussi celle des parents, mais cela atténuera largement sa portée.
    Quand, en 2002, la France a mis en place la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE), cad la possibilité d’acquérir n’importe quel diplôme du CAP à celui d’ingénieur, dans tous les domaines, UNIQUEMENT sur la base des acquis de l’expérience professionnelle, tout le monde a crié au scandale du bradage des diplômes ! Et pourtant, il n’en est rien… La VAE a parfaitement fonctionné et des milliers de candidats ont acquis leur diplôme sans passer une seule épreuve d’examen ! Seule leur expérience professionnelle – prouvée devant un jury de professionnels et de formateurs- a parlé pour eux !!!!!!

    Larbi
    23 juin 2016 - 18 h 06 min

    les examens ont pour but d
    les examens ont pour but d’évaluer les connaissances acquises par les apprenants, leur permettant d’accéder à une autre niveau d’apprentissage: il y a de la quantité et de la qualité.
    Ce sont aussi les enseignants, les méthodes de transmission des connaissances, le contenu des programmes,etc. La validation d’une refonte de quoi que ce soit est affaire de temps et surtout de conception: quelle ingénierie pour quels buts?
    Ce serait imbécile de croire qu’il suffit de 3 mois pour cela.
    Aussi, l’année qui vient et la suivant devraient être l’occasion de tester des modèles de validation des acquis des élèves, soit par des partiels, soit par des choix de matières, soit par des concours d’entrée à l’université.
    Sinon, il faut absolument intégrer un concours d’humour pour rendre hommage à « Nass stah » et leurs émules, cela nous évitera la honte de sanctionner l’autodérision et l’esprit critique de nos concitoyens.

    aqil2
    23 juin 2016 - 15 h 23 min

    pas seulement le bac qui doit
    pas seulement le bac qui doit être refondu mais notre éducation à tous, qu’on doit revoir dans sa globalité, à commencer par tous ceux qui de près au de loin ont une activité sociale ou administrative.

    Anonymous
    23 juin 2016 - 14 h 52 min

    Dans les pays de tradition
    Dans les pays de tradition universitaire anglo-saxonne, le baccalauréat (en anglais baccalaureate, bachelor’s degree étant pour les licences) est le grade sanctionnant le premier cycle universitaire après trois ou quatre années d’études. Dans quelques rares cas, il peut correspondre à un grade du deuxième cycle.
    Opter pour une telle configuration , c’est éviter toutes ces tracasseries survenues , par la faute d’un pouvoir illégitime, incapable d’organiser convenablement un examen au niveau national.

    Anonymous
    23 juin 2016 - 14 h 48 min

    Un examen légué par le
    Un examen légué par le colonisateur Français, un examen crée, en France, au Moyen Âge qui reste encore d’actualité dans les pays francophone , sauf au Québec, où le baccalauréat est un diplôme universitaire de premier cycle. Tous les pays développés ne disposent pas de ce diplôme d’accès à l’Université, mais d’une qualification par concours d’entrée aux facultés: en effet, vu la lourdeur et les conditions d’organisation d’un tel examen, il serait judicieux de mettre en place des concours d’accès aux Universités qui peuvent être organisés par ces mêmes universités, suivant les facultés où l’élève de terminal ait pu obtenir son choix.
    L’ avantage d’une telle option, c’est d’abord de libérer l’élève en lui laissant le choix de sa spécialité , puis organiser l’accès aux facultés par un concours en ayant , au préalable le nombre de places pédagogiques par faculté. L’organisation pourrait se faire suivant un planning étalé pour permettre, éventuellement, à tout un chacun de s’inscrire à une ou deux facultés suivant les dates des concours.

      timour
      23 juin 2016 - 21 h 26 min

      Non le baccalauréat ne date
      Non le baccalauréat ne date pas du Moyen Age mais il a été institué en 1808 en France. Il a subi plusieurs réformes au cours des siècles. Contrairement à ce pensent certains, il a tendance à être mis en place dans quelques pays sous une forme aménagée. Il offre la possibilité d’accéder à l’Université sans Concours, en cela il est quelque peu démocratique, à condition que les jeunes gens qui réussissent aient un bon niveau pour pouvoir suivre le cursus universitaire. Et cela induit que leur préparation soit assurée par des professeurs bien formés et de haut niveau de compétence. Pour le pays, je souhaite que cette réforme réussisse, bien sûr, mais il me semble que c’est tout le système éducatif qu’il convient de revoir. Cela s’appellerait faire une Révolution je crois. En a-t-on les moyens et la volonté ?

        Lyes Oukane
        24 juin 2016 - 7 h 31 min

        @ timour

        @ timour

        Anonymous a raison . Le baccalauréat existait en France depuis le XIII siècle mais fut abandonné par la suite . Il a été réintroduit et réformé en France par Napoléon Bonaparte en 1808 .

      Abou Stroff
      24 juin 2016 - 8 h 55 min

      « il serait judicieux de
      « il serait judicieux de mettre en place des concours d’accès aux Universités qui peuvent être organisés par ces mêmes universités ». l’idée semble géniale pour une société bâtie sur le travail et la production et où le mensonge et le vol sont sévèrement punis (les pays anglo-saxons, par exemple), mais est totalement irréalisable dans la contexte algérien où toutes les « valeurs » sont inversées. en effet, laisser le soin aux facs d’organiser les concours d’accès équivaut à permettre à tous les fils et filles de pontes (y compris les doyens, les chefs de département, les walis,, les chefs de daïra, les maires, les parvenus du coins, etc..) de placer facilement leurs rejetons et rejetonnes dans ces mêmes facs. moralité de l’histoire: l’examen du bas a au moins l’avantage d’être un examen national où les magouilles et d’autres supercheries sont relativement moins criardes.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.