Mohamed Aïssa convoque l’ambassadeur d’Irak à Alger pour prosélytisme chiite
L’ambassadeur d’Irak en Algérie, Abdurrahmane Al-Husseïni, a été reçu aujourd’hui vendredi par le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, au siège du ministère à Alger, indique un communiqué de l’ambassade d’Irak diffusé sur son site officiel. Le communiqué précise que lors de cet entretien, l’ambassadeur a rassuré le ministre que sa chancellerie «est seulement concernée par la promotion des relations diplomatiques entre les deux pays» et que «la campagne médiatique montée de toutes pièces et fondée sur des mensonges invraisemblables ne sauraient influer sur les relations algéro-irakiennes qui ont atteint un haut niveau de maturité», lit-on encore dans le document. L’ambassadeur irakien fait, selon toute vraisemblance, allusion à l’article d’Algeriepatriotique qui révélait l’appel lancé aux Algériens pour se rendre dans les lieux saints chiites, avant d’être retiré. L’ambassade d’Irak en Algérie avait, en effet, publié, il y a une semaine, un communiqué dans lequel elle informait que ses services venaient d’ouvrir un bureau pour recevoir les demandes des citoyens algériens désirant se rendre à Nadjef et Karbala, et que des instructions avaient été données pour faciliter les procédures de délivrance des autorisations d’entrée aux Algériens. L’annonce, publiée sur le site officiel de l’ambassade, indiquait également que l’opération était prise en charge par le ministère de la Culture irakien. Dans une déclaration à la presse, le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, avait clairement mis en garde la chancellerie irakienne contre toute velléité de prosélytisme. «L’Algérie ne veut pas être partie prenante de la guerre que se livrent les chiites et les wahhabites ni être le terrain de ce conflit», avait-il affirmé mercredi. «Nous avons un héritage très riche, nous ne voulons être ni partie prenante ni le terrain de ce conflit», avait-il déclaré. «Nous disons officiellement aux Algériens que nous ne voulons pas être le terrain d’une guerre qui ne nous concerne pas. Nous ne sommes ni wahhabites pour mériter une invasion chiite qui interpelle et exige repentance ni chiites pour mériter cette invasion wahhabite qui demande également repentance», avait expliqué le ministre. A l’heure où nous rédigeons ces lignes, l’agence officielle APS n’a pas encore fait état de cette rencontre.
R. Mahmoudi
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