Liberté de ton et d’initiative
Par Kamel Moulfi – Depuis peu, l’agence de presse officielle APS montre une liberté de ton dans le traitement de l’information qui a de quoi surprendre quand on sait que ses traditions ont plutôt été marquées par une «discipline» sans faille. Ceux qui consultent ses dépêches n’ont certainement pas manqué d’être frappés par celle qui a rapporté, hier, une réunion du Parti des travailleurs. Le titre d’abord : «Mme Hanoune fustige la manière de débattre des lois importantes au Parlement». Le journaliste a cité texto la secrétaire générale du PT et a repris ses termes qui critiquent «violemment», selon lui – c’est le sens du verbe «fustiger» –, la démarche «expéditive» adoptée par le pouvoir pour faire passer certaines lois à l’APN. Le journaliste a eu l’honnêteté, dictée par la déontologie du métier, de ne pas déformer le discours de Louisa Hanoune qui a parlé de «tentatives d’écarter l’opposition de la scène politique» et de «déviation des principes fondamentaux de la démocratie et des libertés consacrés dans la Constitution amendée». Cette liberté de ton du journaliste de l’agence officielle méritait d’être signalée. Bien sûr, il s’agit d’un fait lié à une activité politique «routinière», qui n’a pas de caractère sensible particulier, mais l’APS est la principale source d’informations des journalistes et fournit à de nombreux médias l’essentiel et, parfois, quasiment tout leur contenu. Dans ce cas, en se libérant de l’autocensure, le journaliste de l’APS donne une «couverture» aux médias qui le reprennent. On sait comment cela se passait à l’APS, il y a quelque temps, pour la moindre information qui sortait de l’ordinaire, un scoop sur un fait économique national par exemple, il fallait remonter jusqu’à la plus haute autorité dans la tutelle, alors que les seules contraintes qu’il faut lever concernent la vérification du fait et la citation de la source. Autre institution publique à saluer : l’Entreprise nationale d’édition et de publicité (Anep), notamment pour s’être distinguée par l’utilisation de tamazight en tant que langue officielle, dans ses communiqués (voir article d’Algeriepatriotique du 21 juin 2016). A l’APS et à l’Anep, il y a des responsables et des journalistes qui prennent les libertés et les initiatives que leur métier exige. Nous leur disons bravo !
K. M.
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