Afghanistan : «plusieurs dizaines» de combattants de l’EI tués dans l’Est
«Plusieurs dizaines» de combattants de l’organisation Etat Islamique (EI) ont été tués depuis vendredi dans l’est de l’Afghanistan lors d’affrontements avec les forces de sécurité, a affirmé dimanche un responsable provincial. Les affrontements ont commencé vendredi en fin de journée entre les forces de sécurité et les combattants de l’EI qui ont attaqué des postes de police dans la région de Kot, dans la province de Nangarhar, a annoncé à la presse le gouverneur du Nangarhar, Salim Khan Kunduzi. «Lors de ces combats, 12 membres des forces de sécurité et des civils» ont également été tués et dix-huit personnes blessées, a-t-il ajouté. Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur a fait état de 18 morts et d’une quarantaine de blessés, sans préciser s’il s’agissait de militaires ou de civils.
Des responsables locaux ont cependant estimé que le nombre de victimes civiles était beaucoup plus élevé et que des dizaines de personnes avaient été obligées de quitter leur maison pour se mettre à l’abri. Confirmant le bilan du gouverneur, le responsable provincial de la police Zrawar Zahid a assuré que le district était sous contrôle dimanche. L’organisation Etat islamique, actuellement en difficulté en Irak et en Syrie, est apparue dans l’Est de l’Afghanistan courant 2015, gagnant des partisans notamment parmi les talibans.
En mars dernier, le président afghan Ashraf Ghani avait annoncé la défaite du groupe au terme d’une offensive d’un mois conduite par les forces de sécurité. Les responsables militaires américains présents en Afghanistan dans le cadre de l’opération de l’Otan Resolute Support ont estimé cette semaine que l’EI pouvait compter sur 1.000 à 3.000 combattants dans le pays, pour la majorité des talibans afghans et pakistanais ayant fait défection, ainsi que d’anciens membres de divers mouvements islamistes locaux et ouzbeks. Le président Barack Obama a récemment ordonné le renforcement de l’action américaine contre les insurgés islamiques qui menacent la relative stabilité de l’Afghanistan et infligent de lourdes pertes aux forces de sécurité nationales. Le Pentagone a ainsi annoncé vendredi que des frappes aériennes avaient été conduites contre des positions des talibans dans le sud du pays en application de ces nouvelles consignes. Depuis la fin officielle des opérations de combat de l’Otan en Afghanistan en décembre 2014, les forces américaines et celles de l’Alliance n’étaient plus autorisées à ouvrir le feu contre les talibans, sauf pour se défendre ou, dans certains cas extrêmes, défendre l’armée afghane.