Loi électorale, obligation de réserve : le FFS boycotte les débats à l’APN
Le Front des forces socialistes (FFS) dénonce le projet de loi électorale. Dans une déclaration faite par le chef de son groupe parlementaire, le FFS considère que le pouvoir continue de judiciariser le politique et poursuit en même temps sa fuite en avant autoritaire dans l’aggravation de la crise nationale. «Depuis 2011, le pouvoir parle de réformes démocratiques, mais il ne fait que ruser et pousser le pays à l’effondrement», a dénoncé Chafaa Bouaïche, relevant ainsi qu’«en cinq ans, nous avons vu se multiplier les émeutes, on a vu émerger et s’installer dans la durée des violences intercommunautaires, on a vu se renforcer des mouvements séparatistes». «Nous avons assisté à une explosion de phénomènes de corruption impunis, nous avons assisté à l’éclatement de violentes polémiques publiques mettant en cause des responsables institutionnels.» Le chef du groupe parlementaire du FFS estime que «la détérioration du climat politique et de la morale publique, que tout un chacun peut constater, est directement liée au mépris des lois et institutions de la République par les représentants du pouvoir eux-mêmes». M. Bouaïche considère que «quand le pouvoir viole les lois et utilise le deux poids, deux mesures dans l’application du droit en fonction des allégeances, il devient le premier pourvoyeur de désordre dans le pays». «C’est dans ce cadre en crise que le pouvoir veut, aujourd’hui encore, donner un tour de vis autoritaire en recyclant ses vieilles recettes et ses clientèles coutumières de la fraude et des coups de force contre une véritable représentation sociale et politique des Algériens», a enchaîné M. Bouaïche pour lequel il est presque inutile «de nous attarder dans la dénonciation répétitive et stérile d’un système de fraude, dont les instruments résident essentiellement en amont : dépolitisation brutale et délibérée de la société sur des années, élaboration de lois électorales sur mesure, contrôle du fichier électoral, dispositif d’encerclement médiatique et d’intimidation de l’électorat et/ou des représentants des candidats, rôle de l’argent sale, partialité de l’administration, orientation du vote des corps constitués… Les irrégularités constatées lors des différents scrutins ne sont pas de nature à changer les résultats fabriqués depuis longtemps». Ainsi, par la voix de son chef du groupe parlementaire, le FFS réitère «le constat que nous avons établi lors des précédentes élections». Le plus vieux parti de l’opposition décide ainsi de «boycotter le débat d’aujourd’hui et de continuer le combat pour l’abrogation de toutes les lois scélérates».
Sonia Baker
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