Le FLN accepte de revoir le projet de loi sur les élections : les dessous d’un compromis
Le groupe parlementaire du FLN a fini par accepter un compromis avec les partis d’opposition pour demander une révision du projet de loi relatif aux élections. C’est ce qu’a annoncé le représentant du Front de justice et de développement (FJD), Lakhdar Benkhellaf, dans un communiqué rendu public. Les deux partis ont convenu de proposer la suppression des deux articles controversés dudit projet, à savoir les articles 73 et 94, considérés par l’opposition comme «scélérats et anticonstitutionnels», dans la mesure où ils exigent aux partis politiques d’avoir obtenu au minimum 4% des voix dans les scrutins précédents pour avoir droit de participer aux prochaines élections. Une nouvelle formulation du projet de loi devrait donc être proposée par la commission en charge de l’examen des textes législatifs au sein de l’Assemblée. Le député d’El-Adala affirme que les négociations avec le groupe parlementaire du FLN, conduit par Mohamed Djemaï, s’étaient poursuivies pendant trois jours, avant d’aboutir à un accord aujourd’hui lundi. La question que l’on ne peut s’empêcher de poser est de savoir si l’attitude de la majorité est dictée par une volonté sincère de défendre le principe du pluralisme politique et de la démocratie ou seulement une tactique pour attirer l’opposition vers son camp, dans la perspective des prochaines échéances. Car d’autres projets de loi, non moins polémiques, devaient être soumis au vote de l’Assemblée, dont notamment celui ayant trait au «devoir de réserve» imposé aux militaires à la retraite. Pour l’instant, aucun parti ne s’est encore officiellement prononcé sur ce projet de loi. Le général Khaled Nezzar, dans une déclaration à Algeriepatriotique, avait exhorté les députés à ne pas voter ce projet de loi qui est, selon lui, «porteur d’une grave dérive liberticide» et constitue, dans son esprit même, «une menace contre la liberté d’expression et une atteinte aux valeurs démocratiques que défendent nos élus». L’ancien ministre de la Défense nationale a pointé l’empressement du gouvernement de faire adopter ce projet de loi qui vise à interdire la parole aux militaires, alors que plusieurs textes d’application urgents en attente à l’Assemblée sont différés sine die. Donc, la sincérité de l’engagement du groupe parlementaire du FLN se vérifiera lors des débats et du vote sur ce projet de loi.
R. Mahmoudi
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