Pr Khiati : «Des laboratoires clandestins inondent l’Algérie de drogues de synthèse»
Le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), le professeur Mustapha Khiati, prévient contre la prolifération de laboratoires clandestins de fabrication de drogues de synthèse. Intervenant aujourd’hui sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, le président de la Forem souligne que ces laboratoires basés au Maroc et dans des pays du Sahel inondent le marché algérien de substances psychoactives consommées en grande quantité par les jeunes. Parmi ces substances toxiques, il y a les opiacés qui contiennent de la morphine (molécule antidouleur) ou de la codéine. Le Pr Khiati relève les dangers de ces substances qui modifient le comportement, les humeurs, les perceptions et l’activité mentale des utilisateurs. Selon lui, leur consommation entraîne forcément des risques et des dangers pour la santé des usagers. En plus de créer une dépendance, ils peuvent avoir des conséquences néfastes dans la vie quotidienne du consommateur. Le président de la Forem souligne l’ampleur du fléau de la consommation des drogues dures ou de synthèses. Il estime à 900 000 le nombre d’individus qui se droguent. Parmi eux figurent 15% de collégiens, 27% de lycéens et 31% d’universitaires. Cela démontre que les jeunes sont les plus exposés à ce fléau qui ravage la société algérienne. Le Pr Khiati fait état des moyens et des efforts consentis par l’Etat pour juguler ce fléau. Il indique qu’environ 5 000 toxicomanes sont traités par an dans des centres spécialisés. Mais cela reste insuffisant. Le président de la Forem parle de l’impératif d’accompagner des personnes qui ont développé une dépendance aux psychotropes d’une assistance psychologique. Pour lui, le traitement médical n’est pas suffisant. Le président de la Forem estime que le traitement des «drogués» ne doit pas se limiter à la création d’infrastructures d’accueil. Allusion faite aux 181 cellules d’écoute et de sensibilisation sur les dangers de la consommation de drogue et les 15 hôpitaux spécialisés dans traitement des toxicomanes auxquels s’ajoutent 53 centres intermédiaires de soins. La raison est que les personnes ayant une dépendance à la drogue ne s’adressent jamais à ces structures. Il plaide ainsi pour la création de centres anonymes qui attireraient un maximum de monde. Le président de la Forem insiste sur les effets et les conséquences de la consommation de la drogue qui fait des ravages dans le cerveau. D’ailleurs, atteste-t-il, «40% des personnes souffrant de troubles mentaux sont des consommateurs de drogue».
Sonia Baker
Comment (14)