Al-Qaradawi se lâche : «Comment j’ai abordé mon ex-épouse algérienne la première fois»
Le guide spirituel des Frères musulmans, Youssef Al-Qaradawi, est revenu sur sa mystérieuse histoire avec son ex-épouse algérienne, Asma Benkada, en levant le voile, pour la première fois, sur les circonstances dans lesquelles a eu lieu leur première rencontre. Dans sa dernière confession diffusée sur sa chaîne de prédilection, Al-Jazeera, qui lui consacre depuis quelques semaines une interview rétrospective en plusieurs parties, le mufti du «printemps arabe» dévoile son penchant pour le sexe faible et confirme ce qui se raconte à son propos : derrière son air dévotieux et mystique se cache un jouisseur. Al-Qaradawi affirme avoir vu la jeune étudiante Asma Benkada, la première fois à Alger, lors d’un colloque dont le vieux prédicateur égyptien était la vedette. La jeune fille a pris la parole pour répliquer «avec véhémence» à ceux qui venaient de s’attaquer à la «sahwa» (éveil) islamique pendant les débats. «Elle a été très applaudie, raconte Al-Qaradawi, puis les journalistes sont venus la prendre en photo.» Il a dû flasher, à ce moment-là. «Le soir, poursuit le narrateur, on nous envoyait aux cités universitaires pour jeunes filles pour y donner des conférences.» Le débat tourne à une séance d’épicurisme, puisque toutes les questions-réponses portent sur l’amour, enveloppé de religiosité : «L’homme peut-il aimer une femme pour l’amour de Dieu ?» Réponse immédiate : «Il n’y a aucun mal à ce qu’un homme puisse aimer une femme, si celle-ci se sacrifie pour la cause de Dieu.» C’est au terme de cette rencontre libido-théologique qu’il fait la connaissance de sa future épouse. Après un échange d’amabilités pudiques, il se met à la flatter, à la couvrir de cajoleries du genre : «Ton intervention m’a mis du baume au cœur», puis à lui souhaiter plein succès dans sa vie d’étudiante et de militante. Ensuite, premier glissement, il lui demande dans quelle filière elle poursuivait ses études. Puis les questions deviennent de plus en plus intimes, histoire de la mettre en confiance, tel un prédateur s’abattant sur sa proie : «Tu es comme mes quatre filles ; elles sont toutes comme toi dans la filière scientifique, l’une s’appelle comme toi Asma et vous devez avoir le même âge.» Le Qaïs des temps modernes a attendu cinq ans pour la recontacter et la demander en mariage. La fille a, d’après lui, aussitôt accepté. Il dit que tout se passait bien durant les premières années, et que la «communion» entre les deux tourtereaux était parfaite. Les problèmes commencent à arriver suite à des petits conflits dus, selon ses termes, à «une différence de culture et de visions sur certaines choses» qu’il refuse de préciser. «Je ne lui ai rien dit de mal et je me disais que nous étions faits l’un pour l’autre», regrette-t-il. Il a peut-être oublié d’avouer que, dans cette histoire, sa foi est faible (dha’îfou el-imân) : une différence de culture peut-elle s’avérer plus forte qu’une communion religieuse ou spirituelle ?
R. Mahmoudi
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