Amnesty dénonce une «répression sélective» des médias en Algérie
Amnesty International appelle les autorités algériennes à «respecter, protéger et promouvoir la liberté des médias», dans un communiqué parvenu à la rédaction. L’ONG estime que la mise en garde de Hamid Grine adressée aux chaînes de télévision privées était un «message dissuasif», contestant la loi relative à l’activité audiovisuelle qui manque de clarté, selon Amnesty International : «La Loi relative à l’activité audiovisuelle de février 2014 stipule que les chaînes privées doivent obtenir une autorisation délivrée par l’Autorité de régulation de l’audiovisuel avant de pouvoir commencer à diffuser. La loi ne précise pas le délai dans lequel les autorités doivent répondre aux demandes d’autorisation et elle ne permet pas de contester ce délai devant une autorité judiciaire, ce qui expose les chaînes au risque de censure par le biais de délais non raisonnables», relève cette organisation de défense des droits de l’Homme.
«Les autorisations de diffuser s’avèrent difficiles à obtenir dans la pratique», souligne l’ONG. Ce qui a pour conséquence l’absence de statut juridique pour la grande majorité des chaînes privées. Amnesty International accuse le pouvoir d’«exercer une répression sélective contre les chaînes qui diffusent des propos critiques à l’égard des autorités», notant que «les restrictions à l’encontre des médias indépendants ont augmenté ces derniers mois».
Pour Amnesty International, «les autorités algériennes doivent harmoniser la législation nationale, dont le code de l’information, avec la nouvelle Constitution et ses garanties pour la liberté d’expression». «Cette harmonisation sera une bonne opportunité pour revoir et clarifier les dispositions vagues du code de l’information et pour le mettre en conformité avec les normes internationales de droits humains», conclut Amnesty International.
Karim B.
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