Face à l’agitation du MAK : le mouvement des arouch marque son retour en Kabylie
Après une longue éclipse qui aura duré des années, le mouvement citoyen des arouch a réussi à organiser un grand meeting populaire à Ath Lekser, dans la wilaya de Bouira, jeudi soir. Un meeting auquel plusieurs acteurs politiques ont été conviés, parmi lesquels on distinguait la délégation de Jil Jadid, conduite par son président, Sofiane Djilali. Ce dernier a même pris la parole devant une foule très nombreuse composée essentiellement de jeunes.
Né des événements tragiques du printemps 2001, le mouvement des arouch fut le porte-flambeau de la contestation populaire, mais s’est effiloché au bout de quelques années. Or, cette rencontre à Bouira montre bien que ce mouvement dispose encore d’une audience importante et qu’il est disposé à réinvestir le terrain dans une conjoncture marquée par de nouvelles convulsions dans la région.
Ce meeting d’Ath Lekser coïncide avec des agitations persistantes menées par les autonomistes du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK) dans plusieurs parties de la Kabylie et plus particulièrement à Béni Douala, dans la wilaya de Tizi Ouzou, où les militants de cette organisation séparatiste tentent de provoquer des escarmouches avec les forces de l’ordre qui s’y sont déployées en force depuis le 25 juin dernier, date d’anniversaire de l’assassinat de Matoub Lounès.
Haut lieu de la contestation populaire, la commune de Béni Douala attire aujourd’hui tous les activistes qui veulent s’afficher, mais aussi tous les aventuriers politiques qui cherchent à ranimer la braise. Il faut se rappeler que l’embrasement de 2001, qui a fait 126 morts, était parti d’une étincelle allumée à Béni Douala, suite à l’assassinat du jeune Guermah Massinissa et que les premières émeutes qui avaient suivi l’assassinat de Matoub Lounès, le 25 juin 1998, eurent lieu aussi dans cette localité rurale.
R. Mahmoudi
Comment (242)