Les sanctuaires frappés
Par Kamel Moulfi – Face aux attaques terroristes de dimension internationale – par la nature de l’objectif visé et l’origine des criminels et de leurs commanditaires, et aussi, malheureusement, par la diversité de nationalités des victimes –, la riposte paraît dérisoire, en tout cas, jusqu’à maintenant, impuissante à y mettre fin. Des messages de condoléances sont envoyés aux dirigeants des pays touchés et des cérémonies organisées en hommage aux victimes. A peu près, les mêmes discours de condamnation sont répétés. Leur contenu stéréotypé est bien résumé dans les paroles du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, prononcées après la triple explosion qui a frappé mardi l’aéroport Atatürk d’Istanbul en Turquie : «Rien ne peut justifier ce genre d’attentats terroristes haineux contre lesquels il faut lutter au nom de l’humanité». Aux Etats-Unis, non encore remis du massacre d’Orlando, les mesures de sécurité mises en place dans les aéroports, les gares et autres lieux de transit de passagers ont été renforcées en prévision du 4 juillet, jour de fête nationale dans ce pays. Les attentats contre les aéroports de Bruxelles et d’Istanbul sont des précédents qui prouvent non seulement la vulnérabilité de tels lieux, malgré les dispositifs de protection, mais surtout les conditions qu’ils offrent aux terroristes pour l’impact médiatique. Faut-il être surpris de constater que les pays visés par ces criminels sont ceux qui ont fait preuve du plus grand laxisme à leur égard, assimilé par beaucoup d’observateurs, à une complicité, et ce n’est pas loin de la vérité quand on se rappelle les largesses qui leur ont été accordées, sous des prétextes faussement humanitaires de droits de l’Homme, alors qu’ils ne cachaient ni leur activisme ni leurs projets. Tout le monde sait que l’aéroport d’Istanbul a servi de couloir protégé pour le passage des mercenaires venus de pays occidentaux pour aller perpétrer leurs crimes en Syrie dans le cadre de l’opération de déstabilisation et de destruction de ce pays. Pourquoi les groupes terroristes s’en prennent-ils à leurs sanctuaires ? Est-ce le signe que leur fin approche ?
K. M.
Comment (2)
Les commentaires sont fermés.