Venezuela : Maduro annonce la fin du rationnement de l’électricité
Le gouvernement vénézuélien va mettre fin au rationnement de l’électricité à partir de lundi, après la remise en service de la plus grande centrale hydroélectrique, a annoncé vendredi le président Nicolas Maduro. «Nous avons récupéré (la centrale) de Guri, et nous pouvons désormais offrir un service d’électricité qui fonctionne normalement», a-t-il déclaré lors d’un discours public à Caracas. Le Venezuela, frappé par une sécheresse sévère et une grave crise économique, avait mis en place depuis février plusieurs mesures pour économiser l’électricité: baisse drastique du nombre d’heures de travail des fonctionnaires, coupures d’électricité quatre heures par jour pendant 40 jours dans les dix Etats les plus peuplés et changement du fuseau horaire en avançant l’aiguille de 30 minutes. M. Maduro n’a pas précisé si les fonctionnaires retrouveraient leurs horaires habituels de travail. Le niveau d’eau du barrage de la centrale hydroélectrique de Guri, qui fournit 70% de l’énergie électrique du pays, était à un niveau anormalement bas, avait expliqué le gouvernement pour justifier ces rationnements. Selon le gouvernement socialiste, les 18 réservoirs d’eau du Venezuela ont souffert de la sécheresse provoquée par El Niño, phénomène particulièrement virulent en Amérique latine.
Mais l’opposition, majoritaire au Parlement, accuse l’exécutif de ne pas avoir investi assez dans le réseau électrique pour faire face à la demande. Pendant la crise énergétique, le gouvernement a accusé l’opposition d’être à l’origine d’un «sabotage», faisant trois morts par électrocution. Des accusations rejetées par l’opposition, qui dénonce le manque d’entretien des infrastructures. La ministre de la Santé, Luisana Melo, a par ailleurs démenti vendredi toute pénurie de médicaments, que dénonçaient la fédération des pharmaciens et l’opposition.
Le Venezuela, autrefois riche producteur pétrolier grâce à ses réserves les plus importantes au monde, est plongé dans une grave crise avec la chute des cours du brut, qui lui apporte 96% de ses devises. Celle-ci se traduit par des rayons vides dans les supermarchés, une inflation parmi les plus élevées au monde – 141,5% sur un an en septembre 2015 – et un PIB attendu en recul de 8% cette année par le Fonds monétaire international (FMI).