Issad Rebrab : «Nous avons sauvé des entreprises européennes grâce à nos investissements en Algérie»
Le magnat de l’agroalimentaire, Issad Rebrab, a affirmé qu’«en reprenant un certain nombre d’entreprises françaises qui ont déposé leur bilan au niveau des tribunaux, nous avons pu, dans le cadre de la colocalisation, non seulement les remettre en marche, mais les développer et leur donner une plus forte croissance». Le patron de Cevital, qui s’exprimait aux rencontres économiques d’Aix-en-Provence, dans le sud de la France, a souligné que le sauvetage de ces entités économiques européennes – deux en France et deux autres en Italie – a été rendu possible «grâce, aussi, à une coopération avec des entreprises que nous avons développées en Algérie». «En reprenant les avantages comparatifs que nous avons eus en France et ceux que nous avons en Algérie, nous avons pu recréer de grands groupes très compétitifs au niveau mondial», a soutenu Issad Rebrab, lors de cette rencontre qui avait pour thème «les formes de puissance de demain».
L’homme d’affaires, qui a été présenté comme «le premier contributeur au budget algérien», a cité l’exemple des sociétés Oxxo, spécialisée dans la fabrication de fenêtres à double vitrage, reprise par Cevital en 2013, et la société d’électroménager Brandt. «Aujourd’hui, Oxxo a renoué avec les bénéfices et a créé de nouveaux emplois», a relevé Issad Rebrab. «Nous avons aussi repris la société Brandt. Sans les investissements que nous avons créés en Algérie, nous n’aurions pas pu sauver cette société», a-t-il noté, insistant sur le fait que cela a pu être réalisé «grâce aux activités que nous avons resituées en Algérie et qui étaient délocalisées en Asie et dans certains pays de l’Est». «Nous avons pu sauver le groupe Brandt en France et au niveau mondial en investissant dans des sociétés robotisées», a-t-il expliqué.
A la question «comment voyez-vous les composantes de la puissance ?», le patron de Cevital a indiqué que «la puissance des pays de demain, c’est leur capacité à innover et à développer une économie de la connaissance». «Pour y parvenir, a-t-il dit, il faut investir massivement dans l’éducation de qualité de la population afin de développer des talents», ajoutant qu’il faut aussi investir dans la recherche et développement. «Ce sont les talents qui vont permettre aux pays le développement permanent de l’économie de la connaissance. A partir de là, tous les rêves sont permis», a encore affirmé Issad Rebrab, qui estime qu’«avec la puissance technologique et financière, on peut construire aussi une puissance militaire et avoir le leadership au niveau régional, voire mondial». Pour lui, le développement économique, le développement des exportations, l’excédent de la balance des paiements, l’économie florissante, la puissance financière et une monnaie forte sont les facteurs qui constituent la puissance de demain. «Tout cela suppose une vision, une bonne gouvernance, la transparence, la confiance, la liberté des initiatives, la liberté d’expression et un Etat de droit», a conclu Issad Rebrab.
Karim Bouali
Comment (80)