Bouteflika aux pieds-noirs : «Les biens abandonnés après l’indépendance ne vous appartiennent pas !»
Dans son message à l’occasion du 54e anniversaire de l’Indépendance et de la Fête de la jeunesse, le président de la République a affirmé, aujourd’hui lundi, que l’Algérie avait pris des mesures légitimes en vue d’intégrer au domaine de l’Etat les biens individuels et collectifs demeurés vacants au lendemain de l’indépendance. Une réponse claire aux demandes insistantes des anciens pieds-noirs qui cherchent aujourd’hui à récupérer leurs biens qu’ils ont laissés à l’indépendance du pays. Ces derniers ont multiplié les déclarations depuis quelques mois et, pour certains, engagé des actions en justice en Algérie. «Cette démarche, écrit le chef de l’Etat, a une relation avec ce que fit le colonisateur au cours des années quarante du siècle dernier, des biens des populations de notre pays, elle a induit une mesure irréversible qui fait désormais partie intégrante de notre législation contemporaine», a-t-il tranché.
Le président a rappelé que, «pour avoir tant souffert des horreurs de la guerre, notre peuple a, dès l’indépendance, affirmé son attachement farouche à sa souveraineté et proclamé aussi son profond désir de paix». «Le primat de la souveraineté nationale a été rapidement concrétisé à travers des décisions historiques successives, décrétées au sujet des terres agricoles, des ressources minières et du système financier local, en même temps qu’il a été graduellement mis fin à toute présence militaire étrangère à travers le pays», a-t-il soutenu. Traduction : l’ancien colonisateur n’a aucun droit de réclamer quoi que ce soit aujourd’hui en terre algérienne, dès lors que tout est revenu à la collectivité nationale.
Du coup, toutes les plaintes déposées jusqu’ici par les différentes associations françaises qui œuvrent pour la défense des «intérêts» des pieds-noirs en Algérie, notamment auprès de la commission des Nations unies chargée de la défense des droits de l’Homme, afin d’obliger l’Algérie à rendre aux pieds-noirs leurs supposés «biens», ou celles qui sont envisagées en France et en Algérie, sont d’emblée rejetées. Ces biens réclamés par les anciens colons sont estimés à quelque 180 000 fonciers. Il restera le cas de certaines propriétés appartenant à des diplomates français en Algérie. Une commission a été mise en place, en avril dernier, pour étudier le dossier.
R. Mahmoudi
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